À propos
Biographie
Né en 1972 à Châteauroux, est un artiste collectif et transdisciplinaire basé entre Biarritz et Bourges. Formé dans une école d’art expérimentale à Châteauroux à la fin des années 1980, puis à l’École des Beaux-Arts de Nantes, il développe depuis plus de trente ans une pratique mêlant vidéo, performance, écriture spéculative, installations, réalité virtuelle et pédagogie expérimentale.
Ses premières œuvres prennent forme à travers la fabrication de poupées hybrides — mi-humaines, mi-animales — figures artisanales nées d’un folklore imaginaire où se croisent cultures populaires, science-fiction, Berrichon rural et artisanat symbolique. En parallèle, il participe au groupe musical Pulse, à la croisée du rock industriel, du montage sonore et de la dérive vocale.
En 1999, il fonde avec Fabrice Cotinat et Henrique Martins Duarte La Galerie du Cartable, collectif vidéo nomade et piéton, agissant dans les écoles, les campagnes, les festivals alternatifs et les contextes autonomes. Il y développe des formes d’action artistique situées, mobiles, auto-produites, en dehors des formats d’exposition conventionnels.
En 2013, il crée à Bourges Hall Noir, un atelier-école coopératif fondé dans le cadre des Rencontres Bandits-Mages, devenu un pôle actif d’Antre Peaux jusqu’en 2021. Ce lieu accueille étudiant·es, artistes, penseur·ses, cinéastes, programmeur·ses, dans une dynamique collective de tournage, de performance et d’expérimentation plastique. Depuis 2022, Hall Noir prend la forme de la base Hall Noir, structure itinérante en Nouvelle-Aquitaine. Cette base soutient la création d’œuvres communes dans des environnements temporaires, sur des plateaux autoconstruits ou dans des mondes virtuels cofabriqués avec de jeunes artistes, codeur·ses et constructeurs d’univers immersifs.
Depuis 2019, il conçoit le Métavers des arts collaboratifs, un ensemble de mondes interconnectés, traversables, en perpétuelle transformation. Ces univers ne sont ni jeux ni galeries virtuelles, mais des écosystèmes sensibles à habiter, à partager, à écrire à plusieurs mains. Il collabore à leur développement avec Léo Sallanon (développeur indépendant), Étienne Muller (artiste programmeur) et Colombe Delacoste (artiste multimédia), avec lesquels il conçoit des formes numériques ouvertes, traversées par les gestes collectifs.
Il a collaboré avec des artistes singuliers tels que Isabelle Carlier, Fabrice Cotinat, Rainier Lericolais, Michel Aubry, Philippe Zunino, Joseph Morder, Marie Losier, Séverine Hubard, Pierre Michelon ou Boris Lehman. Ces collaborations s’inscrivent dans des formes hétérogènes : cinéma expérimental, documents performatifs, musique, dialogues critiques, expositions fictionnelles, éditions ou scénographies instables.
Sa dernière œuvre en cours, Pontormium FleshMind, est en développement à Trieste. Cette œuvre de cyber-archéologie vise la régénération spéculative de la fresque disparue de Jacopo da Pontormo à San Lorenzo. Elle repose sur la photogrammétrie de corps vivants, la reconstitution d’avatars, l’élaboration de pigments actifs en suspension, et la conception d’écrans neuronaux sensibles à la perception. Cette fresque transmutante n’a pas pour but de reconstituer une image manquante, mais d’activer une mémoire picturale déplacée, instable, traversée par la transformation.
David Legrand nomme système ARTISTE cette manière d’habiter l’art comme un espace de transformation, d’organisation collective et de production de formes ouvertes, où l’œuvre devient un monde à traverser plutôt qu’un objet à contempler.

Portrait parodique de David Legrand posant en collectif d’artistes mineurs avec les Tortues Ninja profanant la Cène, prise pour une banale pizzeria. Photomontage par découpage et collage de photographies sur photocopie laser noir et blanc, retouchée au feutre noir, montée sur un cadre en bois à deux balles, 1991
CV
Portfolio 1990-2020
Portfolio 2020-24