Le studio solaire

Studio de tournage bioclimatique. La galerie du cartable / Bandits-Mages. Ecole des beaux-arts de Luang Prabang, Laos, 2009

Un lieu d’auto-fabrication et d’artisanats numériques

« Après un mois et demi de chantier, notre studio de tournage et de diffusion est enfin terminé. Installé dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux Arts de Luang Prabang (LAOS-PDR), il s’est ouvert pour la première fois hier, jeudi 29 avril 2010, et remplit pleinement la fonction pour laquelle il a été conçu : Un espace de création et de diffusion audiovisuel. Sa toiture particulière à géométrie variable lui confère la possibilité de s’ouvrir à la lumière lors de prises de vues ou de se refermer pour devenir un cinéma. » Fabice Cotinat – la galerie du cartable

Luang Prabang – Journal de bord

Le studio solaire, consacré à la pratique vidéo, est construit avec des matériaux et savoir-faire locaux dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux-Arts de Luang Prabang.

Pour les prises de vues, il peut s’ouvrir et permet d’utiliser la lumière du jour.
Il se ferme quand il devient une salle de projection ou une salle de cours.
Il est en outre équipé d’un fond bleu vidéo et d’un écran de projection.

Parallèlement à la construction du studio, la galerie du cartable a conçu et fabriqué avec les étudiants une grue Louma.

Nous sommes installés dans une salle de l’école pour travailler le montage vidéo.
Nous allons refaire l’installation électrique de cette salle pour sécuriser un minimum le matériel.

Nous travaillons tous les jours avec les étudiants de l’école.
Trois d’entre eux, Sonepasith, Haktoui et Fassannah, sont particulièrement investis et ont pris en charge différentes « spécialités » :
– la prise de vue
– le montage vidéo sur Final Cut et sur Kino (Linux)
– le montage son

Ils ont ensuite eu ce rôle naturel — dans les pays orientaux — de transmetteurs auprès des autres étudiants.


Extrait du journal de bord d’Isabelle Carlier, directrice de Bandits-Mages et co-autrice du programme de recherche et de création audiovisuelle bioclimatique.

Atelier du film léger

Pour apprendre à filmer avec un bambou

Documents

Les films du studio solaire

JopPimayPounyernyanyer
Chez les ancêtres du Nouvel An lao, 2010

Web-documentaire d’apprentissage réalisé et monté par les étudiant·e·s de première et deuxième années de l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang.

Bande-annonce et trois extraits de « Chercher cinéma »
Dialogue fictif n°8 de La Galerie du Cartable

Robert Filliou et l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang
Production : Bandits-Mages, 2008

La Grue et le Studio & KIT DI
Film-démo sur le fonctionnement du studio solaire en situation de tournage, incluant un premier plan réalisé avec notre grue Luma en bambou.
Accompagné d’un ciné-poème pédagogique : “Comment apprendre à filmer avec un bambou”, 2010.

Dialogue fictif n°7 : Roland Barthes et Marguerite Duras

Roland et Marguerite

2008–2018 / Vidéo & Super 8 / 50 min / couleur, sonore

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Joseph Morder jouant Marguerite Duras – photo de tournage, squat d’artistes, Paris, 2007

Nouvelle énonciation de la mort de Roland Barthes sous la forme manifeste d’un travestissement burlesque du cinéma indépendant. Directement inspiré de l’excentricité savante et littéraire de la Renaissance tant prisée par les Humanistes et les poètes baroques qui signalaient leur aptitude au jugement critique en usant d’une rhétorique de la déviance. Son actualisation dans les dialogues fictifs marque notre volonté d’une constante possibilité d’ironie dans l’art. Tourné à l’arrachée au Collège de France, dans les rues et les squats d’artistes parisiens, Roland et Marguerite met en scène au-delà de sa dimension comique les possibilités de continuité de la tradition marginale à l’époque contemporaine. Mais ne serait-il pas temps d’en faire encore autre chose ?

Extrait du film

Scène dite « Recherche de la démarche de Duras par Joseph Morder », dirigé par la Galerie du Cartable

Dialogue fictif N°7 — Roland et Marguerite
La Galerie du Cartable (collectif vidéo)
2008–2018 / tourné en Mini DV, Super 8, i-Super 8, téléphone portable et bra-cam / format 4:3 / couleur, sonore / 50 min

Avec :
Olivier Robin : Roland Barthes
Joseph Morder : Marguerite Duras
Martin : Olivier G, le Gigolo, l’infirmière
Et la voix de David Legrand
Musique originale : Yoann et Davy Bernagoult
Scénario : La Galerie du Cartable
Dialogues : David Legrand
D’après Incidents / Soirées de Paris (textes posthumes de Roland Barthes),
une farce d’un historien de l’art et La Grande Illusion de Jean Renoir
Avec le soutien de la DRAC Centre

Les bandes-annonces

Archives / Journal / Correspondance

Mail de David Legrand à Joseph Morder
30 août 2007 – depuis le Café des Halles, Châteauroux

Cher Joseph,

Je n’ai pas trouvé mieux que de rédiger un journal de tournage pour te passer quelque chose de personnel sur notre film, son sujet, ses heurts, sa façon.

Après cette première partie avec Olivier, nous pensons tourner la deuxième avec toi après le 15 septembre, créneau qui, pour l’instant, prend en compte les disponibilités de chacun et, bien entendu, celle que tu m’avais donnée.

Concernant la durée du tournage, je pense qu’une journée et demie serait suffisante, contrairement aux trois jours que je t’avais annoncés un peu bêtement.

Voici le déroulé envisagé :
– Le matin, à partir de 10h30 : quelques plans de Duras seule, dans ta maison et dans ton quartier. Des instants de ta vie travestie en Duras ou incarnant le personnage.
– L’après-midi : la scène du camion et de l’écrasement, avec Olivier.
– Le soir : la scène de la mort, inspirée de La Grande Illusion, entre De Boeldieu (Pierre Fresnay) et von Rauffenstein (Eric von Stroheim), avec Olivier et peut-être trois Sœurs de la Perpétuelle Indulgence costumées en infirmières militaires.

Je suis en train d’adapter les dialogues pour Barthes, Duras et les infirmières — je te les enverrai très prochainement.

La demi-journée supplémentaire est prévue au cas où un imprévu ralentirait le tournage.

À propos de ta perruque et de ton costume, j’aurais besoin de tes mensurations : tour de tête, taille, poitrine, hanches et pointure.

Peux-tu me proposer une date qui te conviendrait à partir du 17 septembre pour couvrir cette journée et demie ?

Tous les frais liés au tournage seront bien entendu pris en charge.

J’espère que ce journal un peu brut, qui traduit l’esprit du film, te donnera envie.

En attendant ta réponse, depuis le café des Halles à Châteauroux,
d’où je me suis connecté pour t’envoyer ce message,
je commande un berrichon à ta santé.

Tchin !

Ami, David

P.S. : Je te joins aussi la première version du synopsis.

Documents

Photo de tournage de la scène de la mort de Roland Barthes, avec Joseph Morder et Olivier Robin jouant à Marguerite Duras et Roland Barthes – squat d’artistes, Paris, 2007

Affiche du film de la première, réalisée par Rainier Lericolais, présentée au cinéma Apollo, Châteauroux, 2018.

L’art de s’égarer ou l’image du bonheur

Cinéma performatif de Marie Losier et la galerie du cartable

Oeuvre commune. Triennale de Vendôme, 2015

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Affiche de cinéma de la performance filmique Madonna & Luther, réalisée par la Galerie du Cartable et Marie Losier. Mai 2015

Du cirque au cinéma forain

Œuvre commune de Marie Losier et de la galerie du cartable (Fabrice Cotinat, David Legrand et d’Henrique Martins-Duarte). L’art de s’égarer où l’image du bonheur est avant tout une collaboration entre ces artistes qui se connaissent et s’estiment depuis longtemps sans jamais avoir eu l’occasion de produire ensemble une situation. Car il s’agit bien ici d’une situation et non d’une installation. Pour la Triennale de Vendôme, ils ont imaginé, sous la forme d’un Happening filmé et sur un plateau de tournage à trucage, la réalisation publique d’une scène d’un film où se mélangent les formats et les personnages, figures, décors et actions issus de leurs mondes cinématographiques. 
Une sirène, Madonna, Luther, Lucas Cranach, un homme-machine de la Renaissance, des êtres métamorphoses : mi-humains, mi-animaux, un musicien magicien, une gymnaste filmeuse, un metteur en scène américain du cinéma des années 20, agiront, filmeront et seront filmés en live, avec des systèmes vidéos et une caméra 16 mm. 
La discothèque du cinéma fera exploser ces paillettes en musique, celluloïds, et numérique analogiques ! Cet acte inaugural terminé, ils ouvriront leur cinéma Appolo au public de la Triennale, par la projection d’une longue série de leurs films durant toute la durée de l’exposition, plus d’une cinquantaine de films à découvrir !

Documents

La isla bonita

île des dialogues fictifs

Plateau de tournage & Environnement-performance

Une co-création artistique de La Galerie du Cartable, Marc Sausset, Richard Porteau, Benjamin Sebbagh, Etienne Tortosa, avec les étudiants de la classe préparatoire de l’Ecole municipale des beaux-arts de Châteauroux. Septembre 2018

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Un environnement-performance immersif

La Isla Bonita prend la forme d’une île accueillant des dialogues fictifs entre des artistes et personnalités, vivants ou décédés, célèbres ou inconnus. Elvis Presley, Marie-Madeleine, Joseph Beuys, Andy Warhol, Pier Paolo Pasolini, Madonna, Albrecht Dürer ou encore  Martin Luther sont rassemblés dans cette installation multimédia et jouent en boucle des gestes de leur manifeste artistique ou intellectuel. Un cabinet audiovisuel évoquant les restes d’une installation vidéo brutaliste du XXe siècle projette une sélection de vidéos du collectif, retraçant ainsi vingt-cinq ans de production d’art vidéo à travers des films, saynètes, screen tests, prototypes, maquettes de film, performances filmées, etc.

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La Galerie du Cartable, 2018. Vue panoramique de l’environnement, juste avant la performance d’habitation de l’île.

Détails et ambiances filmiques de L’île des dialogues fictifs

Plateau de tournage et environnement-performance : La Isla Bonita. Apparitions d’artistes et de personnalités, vivants ou morts, célèbres ou inconnus — parmi eux, le peintre Alain Doret, les cinéastes Alain Cavalier et Joseph Morder, ainsi que les doubles d’Elvis Presley, Marie-Madeleine, Joseph Beuys, Andy Warhol, Pier Paolo Pasolini, Madonna, Albrecht Dürer et Martin Luther — rejouant en boucle les gestes de leur manifeste artistique ou intellectuel, à la manière de gifs animés vivants.

Documents

Le set complet La Isla Bonita : le carton d’invitation et les affiches : photomontage de Rainier Lericolais, 2018

Dialogue fictif nº6 : Oskar Kokoschka et Günter Brus

«Une leçon de peinture»

2012 / vidéo numérique / 13 min.

Novembre 2006, nous transformons l’espace de la galerie Octave Cowbell (Metz) en studio-théâtre pour jouer une action performance mettant en scène à l’intérieur de l’exposition d’une jeune peintre, Hermine Bosquet, une leçon de peinture d’Oscar Kokoschka à Günter Brus, dont le sujet, propose à travers un dialogue grossier :

«L’alliance anti-historique de l’expressionnisme et de l’actionnisme, pour un acte d’extrême culture qui rejoint d’extrême simplicité, afin que l’homme cultivé se retrouve à un autre niveau que l’homme culturel ».

Décembre 2011, nous proposons au groupe de musique expérimentale IF (Michael Barnabé et Vincent-Emmanuel Guitter) de réaliser en direct lors d’une projection publique de la première version montée du film la bande sonore du dialogue fictif.

Cette performance est filmée et intégrée dans le montage final. La leçon de peinture devient le sujet d’une leçon de musique, le dialogue traverse les époques, les genres, les lieux.

Documents

Présentation des Dialogues Fictifs

Une série cinéplastique

9 vidéos d’esthétique-fiction réalisées entre 2004 et 2022

Bande-annonce des Dialogues Fictifs de la galerie du cartable
2004–2022 / vidéo numérique (HD, Hi8, 16 mm) / 1 min

L’œuvre commune d’un être collectif

Depuis 2004, la galerie du cartable écrit et met en scène des dialogues fictifs qui empruntent à l’histoire littéraire une forme particulière, une variante du dialogue ordinaire : le dialogue des morts. Parce qu’elle met en présence des personnages de pays et d’époques éloignés, et parce que toutes les vanités humaines s’anéantissent au moment de la mort, cette forme ouvre un champ d’une grande variété et permet une invention permanente, où l’on peut exprimer sans affectation des idées souvent opposées à celles communément admises.

Nous avons découvert ce genre littéraire à travers Fénelon, à une période où nous cherchions une autre voie que l’exposition pour transmettre une pratique artistique vécue comme une expérimentation de la vie quotidienne, insoumise et incandescente. Nous voulions montrer que cette nécessité de vivre l’impossible n’est rien d’autre que la possibilité, pour de petits groupes, de mener une vie de création permanente.

La création implique bien plus que le seul travail artistique : elle est avant tout la possibilité d’inventer des lieux de liberté pour l’imagination. Dans cette perspective, les Dialogues des morts nous ont offert un cadre idéal pour construire des langages capables de parler de cette possibilité, de ce projet de vie. Un cadre que l’adaptation filmique nous permettait de rendre visible.

Nous avons donc établi une liste de sujets de dialogues permettant de réunir, à chaque fois, deux morts célèbres de l’histoire de l’art ou de la pensée, ayant vécu à des époques différentes ou non, interprétés par des artistes ou des penseurs vivants, sous la forme de conversations filmées. Comme nous ne souhaitions pas que cette parole soit improvisée, il nous est apparu indispensable de l’écrire, afin de fabriquer un parler spécifique. Un style d’énonciation, écrit au plus près du langage des protagonistes et des propos qu’ils ont tenus ou qui leur ont été attribués.

Cette parole, une fois composée, n’est utilisée ni comme accompagnement, ni comme commentaire, mais comme une matière esthétique. Il s’agit de porter le langage de l’art à l’écran.

À cela s’ajoute la volonté, dans les Dialogues Fictifs, de faire entendre des morts qui continuent de penser le présent, par l’intermédiaire des vivants. Les voix des vivants reprennent celles des morts, s’y glissent, mais ramènent toujours leurs paroles au cœur de notre époque.

La fiction vidéographique permet alors de construire un espace de communication inédit entre les anciens, les modernes et les vivants. Elle engendre des récits de création excentriques dans lesquels, par exemple, Luther écrit des chansons pour Madonna, Vinci et Poussin se disputent en faisant leur jogging, Elvis promène Marie-Madeleine en Piaggio, et Le Corbusier fait voyager Dürer sur un tapis volant.

Document

Dialogue fictif N°4 : Marie-Magdeleine et Elvis Presley

Sur le non-désir et les affections du corps humain

D’après « On n’y voit rien » de Daniel Arasse et « Manuel de réforme intérieur, Tractacus devotus de reformacione virium anime » de Gerard Zerbolt de Zutphen

Dialogue fictif N°4 — Sur le non-désir et les affections du corps humain
La galerie du cartable (collectif vidéo)
2004 / vidéo numérique mini DV / 19 min.

Avec :
Marie-Madeleine : Françoise Quardon
Elvis Presley : David Legrand
Le Moine orgiaque transformiste : Frédéric Lignon

Le groupe de rock : Les Mégaphones 
Scénario de la galerie du cartable
Dialogues de David Legrand

Concerto pour piscine et barbecue

Invitation en résidence « Castramétation » par le collectif La Mobylette, Captieux, 2012.

L’Argument

Le Concerto pour piscine et barbecue est une pièce de 45 minutes, jouée en direct une seule fois, le 21 août 2012, dans les arènes de Captieux, une petite ville du sud-ouest de la France (près de Bordeaux). Elle a été commandée pour l’événement Castrametation, organisé par le collectif La Mobylette.

Pour cette performance, La Galerie du Cartable a conçu une expérience publique quadriphonique mêlant des sons directs provenant d’un véritable barbecue et d’une piscine, combinés à des boucles d’enregistrements de terrain et des dispositifs électroniques. L’événement était à la fois une exploration sonore et la préparation d’un festin en direct. Intégrés à la mise en scène musicale, les tables et couverts étaient dressés au sein de l’arène, invitant le public, à la fin de la performance, à déguster le résultat culinaire fumé et grillé.

Fabrice Cotinat : jouait avec des couteaux, des légumes, des saucisses et le barbecue, dont les sons étaient captés par un microphone et filtrés via une pédale d’effets sonores.

David Legrand : utilisait des verres, sa voix via un vocodeur, ainsi que ses pieds dans l’eau, les sons étant captés par des microphones piezo.

Pierre Henrique Martins-Duarte : à la table de mixage, il jouait sur ordinateur (boucles d’enregistrements de terrain, échantillons, logiciel Metasynth) ainsi que sur un Korg Monotron.

Alliant musique improvisée, paysages sonores et expérimentation culinaire, cette performance transformait l’acte de cuisiner en un événement musical et collectif, où le son et le goût se répondaient, faisant de l’arène un lieu de rassemblement, entre festin antique et rituel sonore d’une communauté éphémère.

Extrait du Concerto

Pour cette compilation Hommage Pour Pierre Henry, AliceRabbit (alias H. Martins-Duarte) a réalisé un montage spécifique de 4 minutes 33, conservant la structure et l’esprit de la performance originale.

Expositions historiques et dérisoires du piéton

Petite rétrospective de films à porter

Promenade-diffusion de la galerie du cartable, conduite par le double de Stanley Brouwn.

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La galerie du cartable. Carton d’invitation numérique, dessin sur tablette graphique, 2001

Première exposition historique et dérisoire du piéton

Transmissions dans les rues de Bourges le 29 novembre 2001 et dans les rues de Gennevilliers le 8 décembre 2003

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La galerie du cartable. Parcours-diffusion dans les rues de Gennevilliers, dans le cadre de l’exposition La Commune d’images, École des beaux-arts / Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2003. © Photographie Laurent Lecat

Régénération d'œuvres historiques de Charlemagne Palestine, Roland Baladi et Boris Lehman sur un trajet de Stanley Brouwn

« Un This Way Brouwn est le portrait d’un petit morceau de terre, fixé par la mémoire de la cité : le piéton.»

Stanley Brouwn, 1960

Conduite du vidéoporteur, pilotage du cartable et programme des films à porter : 

Départ du This Way Brouwn : une marche à travers une ville, sur des trajets de films, un soir, pendant toute leur durée.

1. Désirer marcher est permis de conduire

Fac-similé d’une vidéo de Charlemagne Palestine.

2. Trouver Paris dans Bourges

Vidéoportation du film de Roland Baladi  : Écrire Paris avec les rues de cette ville.

Déclaration du double de Stanley Brouwn :

« Tous les magasins de chaussures de cette ville font partie de l’exposition.»

3. Hommes portants

Vidéoportation de la vidéo Homme Portant de Boris Lehman dans la cathédrale Saint-Étienne.

Deuxième exposition historique et dérisoire du piéton

Régénération de la Fernesehengalerie de Gerry Schum, avec un pas de Stanley Brouwn, une marche de Richard Long, un trajet de Denis Oppenheim et une vue de Walter de Maria, vers un film d’Armando Reverón

Transmissions dans les rues de Poitiers le 7 mai 2003 et dans les rues de Metz du 5 au 9 juillet 2005

Le local technique

Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2003

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La galerie du cartable, 2003. Le Local Technique. Vue de l’exposition « La Commune d’images »

Lieu de dépôt et d’exposition, à l’architecture démontable et modulable, née de la rencontre d’un kiosque à journaux d’ Herbert Bayer et d’un poulailler

1° Construire un local technique qui soit immédiatement opérationnel dans n’importe quelle structure accueillante, qui nous permette d’entreposer, recharger, vérifier notre équipement, qui nous serve d’unité de montage et de production vidéographique démontable, qui corresponde et réponde aux exigences et aux caractéristiques de la galerie du cartable.

2° Un lieu singulier, une « espèce d’espaces» à la Perec, instable, transitoire et fonctionnel, relevant à la fois de la salle d’exposition et de l’atelier fréquenté par les techniciens avant et après leur service, pour prendre ou quitter leur fonction.

3° Une architecture simple, reprise horizontale d’un kiosque à journaux dessiné par Herbert Bayer en 1924, alliant l’esthétique du Bauhaus aux matériaux bruts d’une cabane de jardinier.

À la fois construction modeste, lieu de regroupement et objet d’expériences de la galerie du cartable, le local technique de création, est révélateur d’une pratique inédite de l’espace minimum à occuper pour créer, tout en permettant de faire fonctionner notre structure audiovisuelle, non plus de manière intempestive, mais en l’ancrant et l’intégrant dans le paysage urbain, dans la routine quotidienne, en inventant un nouveau petit métier de rue : le Facteur audiovisuel.

Installée à l’intérieur de la Galerie Edouard Manet, cette base de transmission a permis à Maximilien Fernandez, notre Facteur audiovisuel, de porter dans la ville de Gennevilliers tous les films réalisés par et pour la galerie du cartable. Quatre soirs par semaine, de 17h à 19h, le temps de l’exposition, à partir de trajet définis, il a arpenté la ville, un cartable sur son dos, créant ainsi une géographie filmique, notre commune d’images : un réseau de trajets et d’allures de vidéo-diffusion, non plus soumises seulement à l’espace géographique réel, mais également à celui propre des films diffusés et aux rythmes du corps portant.

Présentation de la galerie du cartable

Structure audiovisuelle portative pour piétons

Self-media art

C’est en 1990, au collège Marcel Duchamp de Châteauroux, école d’art expérimentale et de création collective, que Fabrice Cotinat, David Legrand et Henrique Martins-Duarte se rencontrent et commencent à travailler ensemble.

Mais c’est à partir de 1999 qu’ils décident de s’engager pleinement dans une œuvre commune en créant la galerie du cartable : structure audiovisuelle portative dans laquelle tour à tour réalisateur, metteur en scène, acteur et scénariste, ils investissent la création audiovisuelle par le biais du cartable vidéo – espace de projection et de création nomade – et pratiquent un cinéma d’invention dont l’originalité repose sur des dispositifs low-tech de prises de vue et des mises en scène contraintes par des architectures bricolées. Depuis, c’est sous cette signature qu’ils identifient leur travail et situent leurs productions entre la création de situations, d’interventions et la réalisation de films portatifs et performatifs.

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La Galerie du Cartable – L’Atelier du Figurant. Vues du plateau lors de l’exposition Pourquoi Travailler ? Avec Charlotte Le Cozannet et Hélène Boizeau pendant la performance « Henrique, fais des spaghett’, on va abolir l’emploi », Rurart, 2009

Art collaboratif Collectif vidéo

« Nous faisions déjà partie d’un groupe, d’une histoire, d’une famille d’artistes sans le savoir. Puis, en 1999, nous nous en sommes souvenus, et nous avons créé la galerie du cartable, un média libre affranchi des normes de diffusion habituelles, enfant des situationnistes, des existentialistes et des lettristes. Faire de l’art impliquait bien plus que faire des arts plastiques : pour nous, tout était création, notre existence aussi. Changer notre vie, c’était transformer les structures artistiques en lieux que nous aimerions.

Mais oui, comme nous aimons aujourd’hui notre vie artistique anarchique et sans règles, nous devons donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent des lieux que nous aimerions. Nous devrions donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent des lieux que nous aimerions. Nous devons donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent le lieu, des lieux que nous aimerions, des lieux communs exclus du contrôle. »

Dialogue fictif N°5 : Pierre Paolo Pasolini & Andy Warhol

Andy Warhol : Tu sais Paolo, l’art donne du sens à l’argent, mais l’argent donne du sens à l’art

Pasolini : Pourtant, seule la culture donne une morale à l’argent. La culture est ce que la société attend. Pour moi l’art est négatif. Il est la liberté, il est contre la culture. Un jour un homme a dit  “la culture est le couvercle de wc que l’on met sur la merde.”

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Photogramme extrait du dialogue fictif n°5, « Une visite d’exposition de Pier Paolo Pasolini et Andy Warhol, la galerie du cartable, 2005

Une visite d'exposition

Invitée par l’artiste Michel Aubry lors de l’exposition La Nouvelle Vie quotidienne au FRAC Pays de la Loire, la galerie du cartable transforme la salle en plateau de tournage, installe une salle de projection et investit le musée des beaux-arts afin de mettre en scène Pasolini et Warhol pendant une visite d’exposition, valable pour toutes les expositions.

 » Pratiqué depuis 2004, par la galerie du cartable, (Trio d’artistes composé de Fabrice Cotinat, David Legrand, Henrique Martins Duarte agissant entre leur villes respectives, Châteauroux, Nantes, Bourges) le dialogue fictif dérive d’un genre pédagogique antique, cristallisé à la fin du XVII ème siècle par les Dialogues des morts de Fénelon. Des morts célébres s’y rencontrent pour discuter de leur accords ou leurs désaccords, selon une distribution anachronique ou uchronique qui n’hésite pas à rassembler des anciens et des modernes, historiques et fictifs (…)  » Hélène Meisel

in Le Maître Etalon, Michel Aubry ou comment Faire chanter les avants-gardes exemplaire, les Cahiers de Musée National d’art moderne Printemps 2014

Dialogue fictif n°5 : Pier Paolo Pasolini & Andy Warhol « Une visite d’exposition »
La galerie du cartable (collectif vidéo)
2005 / vidéo numérique HD / 16 min.

Avec:
Fabrice Cotinat : Pasolini et Warhol
David Legrand : la voix de Pasolini
Henrique Martins Duarte : le vidéoporteur
Scénario de la galerie du cartable
Dialogues de David Legrand

Réalisé avec le soutien du FRAC des Pays de la Loire, du Musée des Beaux-Arts de Nantes, de l’École de Musique de Carquefou et du Musée de Châteauroux.

La vélocaméra

Sculpture audiovisuelle véloce pour prise de vue acrobatique et de balade

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La Galerie du Cartable, 2003. (Instrument de création volé).
Production : En attendant les cerises productions, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Centre.

La Vélocaméra en tournage

Courir les rues, battre la campagne, à travers champs, à travers bois, à travers rues, à travers routes, à travers places, à travers chantiers, à travers halles, à travers halls, à travers cours, à travers ponts, en chantant, en parlant, en récitant, en sifflant, en pédalant, en freinant, en sautant, en filant, en respirant, en haletant, en soufflant, en pensant, en créant, en ressassant, en rachâchant, en observant, en matant, en tournant, en prélevant, en filmant.

À travers la diversité des vélos existant aujourd’hui, la vélocaméra emprunte les attributs du BMX : petitesse, solidité, grande maniabilité et légèreté lui procurent une aptitude incomparable à  l’acrobatie et une aisance à circuler au sein du trafic.

Autour de son cadre, remarquable de par sa taille et sa conception, viennent s’emboîter le guidon et la selle, tous les deux réglables. À l’ensemble sont fixées trois caméras vidéo couleurs. L’une trouve sa place dans la roue avant, une autre sur le devant du guidon, la dernière sous la selle ; des articulations les libèrent d’un champ de vision unique, rendues mobiles, des infinités d’angles de prises de vues s’offrent. Un sélecteur fixé au guidon de l’engin permet au pilote de commuter à son gré les différentes caméras. Le tout est alimenté en électricité par des accumulateurs. Le réalisateur-pilote – ou cyclopérateur –  peut être quiconque sachant utiliser un vélo, amateur ou sportif. 

Extrait du texte de la galerie du cartable : Le way Movie, in catalogue les traversées audiovisuelles, monographie de la galerie du cartable 1999-2004

L’équipement minimum de création

Le cartable vidéo

Les portants d’expositions

Les manteaux de fonctions