Studio de tournage bioclimatique. La galerie du cartable / Bandits-Mages. Ecole des beaux-arts de Luang Prabang, Laos, 2009
Un lieu d’auto-fabrication et d’artisanats numériques
« Après un mois et demi de chantier, notre studio de tournage et de diffusion est enfin terminé. Installé dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux Arts de Luang Prabang (LAOS-PDR), il s’est ouvert pour la première fois hier, jeudi 29 avril 2010, et remplit pleinement la fonction pour laquelle il a été conçu : Un espace de création et de diffusion audiovisuel. Sa toiture particulière à géométrie variable lui confère la possibilité de s’ouvrir à la lumière lors de prises de vues ou de se refermer pour devenir un cinéma. » Fabice Cotinat – la galerie du cartable
Luang Prabang – Journal de bord
Le studio solaire, consacré à la pratique vidéo, est construit avec des matériaux et savoir-faire locaux dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux-Arts de Luang Prabang.
Pour les prises de vues, il peut s’ouvrir et permet d’utiliser la lumière du jour.
Il se ferme quand il devient une salle de projection ou une salle de cours.
Il est en outre équipé d’un fond bleu vidéo et d’un écran de projection.
Parallèlement à la construction du studio, la galerie du cartable a conçu et fabriqué avec les étudiants une grue Louma.
Nous sommes installés dans une salle de l’école pour travailler le montage vidéo.
Nous allons refaire l’installation électrique de cette salle pour sécuriser un minimum le matériel.
Nous travaillons tous les jours avec les étudiants de l’école.
Trois d’entre eux, Sonepasith, Haktoui et Fassannah, sont particulièrement investis et ont pris en charge différentes « spécialités » :
– la prise de vue
– le montage vidéo sur Final Cut et sur Kino (Linux)
– le montage son
Ils ont ensuite eu ce rôle naturel — dans les pays orientaux — de transmetteurs auprès des autres étudiants.
Extrait du journal de bord d’Isabelle Carlier, directrice de Bandits-Mages et co-autrice du programme de recherche et de création audiovisuelle bioclimatique.
Atelier du film léger
Pour apprendre à filmer avec un bambou
Documents
Les films du studio solaire
JopPimayPounyernyanyer
Chez les ancêtres du Nouvel An lao, 2010
Web-documentaire d’apprentissage réalisé et monté par les étudiant·e·s de première et deuxième années de l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang.
Bande-annonce et trois extraits de « Chercher cinéma »
Dialogue fictif n°8 de La Galerie du Cartable
Robert Filliou et l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang
Production : Bandits-Mages, 2008
La Grue et le Studio & KIT DI
Film-démo sur le fonctionnement du studio solaire en situation de tournage, incluant un premier plan réalisé avec notre grue Luma en bambou.
Accompagné d’un ciné-poème pédagogique : “Comment apprendre à filmer avec un bambou”, 2010.
Lieu de dépôt et d’exposition, à l’architecture démontable et modulable, née de la rencontre d’un kiosque à journaux d’ Herbert Bayer et d’un poulailler
1° Construire un local technique qui soit immédiatement opérationnel dans n’importe quelle structure accueillante, qui nous permette d’entreposer, recharger, vérifier notre équipement, qui nous serve d’unité de montage et de production vidéographique démontable, qui corresponde et réponde aux exigences et aux caractéristiques de la galerie du cartable.
2° Un lieu singulier, une « espèce d’espaces» à la Perec, instable, transitoire et fonctionnel, relevant à la fois de la salle d’exposition et de l’atelier fréquenté par les techniciens avant et après leur service, pour prendre ou quitter leur fonction.
3° Une architecture simple, reprise horizontale d’un kiosque à journaux dessiné par Herbert Bayer en 1924, alliant l’esthétique du Bauhaus aux matériaux bruts d’une cabane de jardinier.
À la fois construction modeste, lieu de regroupement et objet d’expériences de la galerie du cartable, le local technique de création, est révélateur d’une pratique inédite de l’espace minimum à occuper pour créer, tout en permettant de faire fonctionner notre structure audiovisuelle, non plus de manière intempestive, mais en l’ancrant et l’intégrant dans le paysage urbain, dans la routine quotidienne, en inventant un nouveau petit métier de rue : le Facteur audiovisuel.
Installée à l’intérieur de la Galerie Edouard Manet, cette base de transmission a permis à Maximilien Fernandez, notre Facteur audiovisuel, de porter dans la ville de Gennevilliers tous les films réalisés par et pour la galerie du cartable. Quatre soirs par semaine, de 17h à 19h, le temps de l’exposition, à partir de trajet définis, il a arpenté la ville, un cartable sur son dos, créant ainsi une géographie filmique, notre commune d’images : un réseau de trajets et d’allures de vidéo-diffusion, non plus soumises seulement à l’espace géographique réel, mais également à celui propre des films diffusés et aux rythmes du corps portant.
Sculpture audiovisuelle véloce pour prise de vue acrobatique et de balade
La Vélocaméra en tournage
Courir les rues, battre la campagne, à travers champs, à travers bois, à travers rues, à travers routes, à travers places, à travers chantiers, à travers halles, à travers halls, à travers cours, à travers ponts, en chantant, en parlant, en récitant, en sifflant, en pédalant, en freinant, en sautant, en filant, en respirant, en haletant, en soufflant, en pensant, en créant, en ressassant, en rachâchant, en observant, en matant, en tournant, en prélevant, en filmant.
À travers la diversité des vélos existant aujourd’hui, la vélocaméra emprunte les attributs du BMX : petitesse, solidité, grande maniabilité et légèreté lui procurent une aptitude incomparable à l’acrobatie et une aisance à circuler au sein du trafic.
Autour de son cadre, remarquable de par sa taille et sa conception, viennent s’emboîter le guidon et la selle, tous les deux réglables. À l’ensemble sont fixées trois caméras vidéo couleurs. L’une trouve sa place dans la roue avant, une autre sur le devant du guidon, la dernière sous la selle ; des articulations les libèrent d’un champ de vision unique, rendues mobiles, des infinités d’angles de prises de vues s’offrent. Un sélecteur fixé au guidon de l’engin permet au pilote de commuter à son gré les différentes caméras. Le tout est alimenté en électricité par des accumulateurs. Le réalisateur-pilote – ou cyclopérateur – peut être quiconque sachant utiliser un vélo, amateur ou sportif.