Ma première installation

Bizuth Duchamp 1

Galerie du Collège Marcel Duchamp. Châteauroux, 1990

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Exposition collective des étudiants du cycle préparatoire expérimental de l’École municipale des Beaux-Arts de Châteauroux : Le Collège Marcel Duchamp, 1990.

La grotte immersive de Mademoiselle Imagination

"Dans la république des enfants"

Galerie ARGRAPHIE, Nantes, Avril 1999

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ÉCRITS MINEURS, LANGUE POUR MAINTENANT

L’art du récit dans l’espace

« Dans la république des enfants » n’est pas un nom de groupe, ni un collectif, ou encore un titre. Il est le nom donné à chaque immersion d’un ensemble de singularités dans « la république des enfants », qui conçoit et réalise des endroits de distractions de l’art pour les enfants.

En fait, il s’agit de faire des arts plastiques un territoire minimum de création annexe de l’œuvre d’art, qui soit aussi un territoire minimum de re-création annexe des espaces d’éducation et de loisirs prévus pour les enfants.

La GROTTE, immersive installation d’art, où Bernadette, petite religieuse tamponnée, peut-être mieux décrite comme une Pré-GROTTE installation, bougeant des murs peints + projeter des images.

Là, nous caractérisons notre superficie de recherche en affirmant les arts plastiques comme un lieu de redistribution permanente de ses multiples composants : peinture, sculpture, dessin, vidéo, installation, cinéma, etc.

Documents

Œuvres-chambres

En 1990, dans ma chambre, je réalise mes premières sculptures archéologiques en réglisse et en chamallow pour reconstituer des créatures préhistoriques. Je peins aussi mes premiers monstres, et c’est également là que j’installe mon enfant-cochon, ainsi que mes premiers instruments de transmission et d’engendrement en scotch.

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David Legrand, 1990, Reconstitution d’un mammouth et d’un grand reptile de mer

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David Legrand, 2025, Reconstitution d’un mammouth et d’un grand reptile de mer (version régénérée d’après le document original de 1990),

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David Legrand, 1990, Dessin du projet d’installation des Œuvres-Chambres (non réalisé)

Document

Autofilmage dans ma chambre d’étudiant – Première année aux Beaux-Arts de Nantes
1992 / vidéo HI8 / 13 minutes 13

Montage : Isabelle Carlier

Le théâtre de la parole plastique

Premier manifeste d’esthétique fiction

Châteauroux, Bourges, Bruxelles, Nantes, 1990-1997

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"JE DECLARE À LA GUERRE À..." FORTIFICATION D'ARBRES

Les figurines modelées à distance, où chacune devient le satellite de l’autre, finissent par se fixer éternellement au seuil de tout rapport pour faire acte de satellites.

Comme les personnages de la pièce de Ferdinand Bruckner, Le Mal de la jeunesse, le caractère autarcique de leur intelligence fait qu’ils ne font que se croiser au seuil du conflit et de la fraternité. Pas assez lâches pour faire un pas en arrière, pas assez courageux pour avancer d’un pas.

Dans un tel monde, l’assassin est le dernier être humain à chercher le contact. Et l’assassinat, le conflit, deviennent synonymes d’humanité. Sans contact, il n’y a plus de conflit ; sans contact, l’être humain meurt dans l’homme. En conséquence, cela signifie que la guerre est le dernier refuge de ce que l’on appelle humain. Car la guerre est contact, la guerre est dialogue, la guerre est temps libre. À la destruction du contact, et même du besoin de contact, une seule parole est rendue possible :

« JE DÉCLARE À LA GUERRE À… »

Cette impression n’est ni une invention ni un détournement du texte, c’est une dérive sous le texte qui introduit la monstruosité de l’autisme et fait vibrer le texte autrement. Ou, pour le dire dans le langage tragique, elle construit autour de chaque être un mur dont il s’entoure pour s’isoler du monde réel. Oui, le texte vibre sans cesse à cause de cette faute d’impression.

FORTIFICATION D’ARBRES est déjà une proposition de mise en scène du théâtre plastique, qui tire le texte vers ce qu’il a de plus monstrueux : de la désagrégation des rapports humains au mécanisme de l’assassinat.

Le théâtre de figurines

« Ainsi au départ, étudiant, j’ai construit le théâtre de la parole plastique, qui présentait des personnages inertes, figurines modelées sur des poupées aux proportions de jeunes enfants, transgressant les figures de l’élève et du professeur à l’école. Par exemple, quatre figurines hybrides – l’écolier de guerre, l’enfant-cochon, l’enfant-mouton, le phacochère ingénieur – étaient mises en scène, tenues à égale distance les unes des autres, bloquées au seuil de tous rapports. Pas assez lâches pour faire un pas en arrière et pas assez courageux pour avancer d’un pas. Cette scène du théâtre plastique proposait une anticipation de la déshumanisation des rapports entre enseignés et enseignants. Dans des décors peints, scotchés, écrits, tartinés d’enduits à la confiture ou marouflés de papier de plomb, composés de récits et de titres, d’écrans, de la couleur verte des tableaux d’école, le sol recouvert de vieux lino. Ces scènes étaient aussi conçues dans leur fabrication comme une libération du petit matériel scolaire et créait un environnement pédagogique renversé.

C’est là, à l’intérieur de ces espaces, de cet environnement que j’intervenais en déclarant :

_Celui qui ne sait plus parler, qu’il chante !

_Celui qui ne sait plus chanter, qu’il geint !

Maintenant, si je parle en metteur en scène, je dirais que dans un tel monde (c’est-à-dire un monde ou il n’y a plus de contact, cette société sans lien que j’ai évoqué tout à l’heure, ou la communication est devenue l’illusion de la communication et la culture l’illusion de la pensée à l’intérieur de la connaissance) j’interprète le dernier être humain à chercher le contact. Que la violence de la parole combinée à la parole bègue (celle que j’ai décrite tout à l’heure comme une syncope du langage) tente de faire parler les oeuvres.

Autrement dit, cette parole une fois combinée et prononcée devant les oeuvres, par un véritable acte de transmission, que j’appelle « de la parole manquante à la parole courante », en jouant la posture de l’enseignant, servait à faire entendre le balbutiement des oeuvres au début de leur reconquête du langage. »

Extrait de la conférence de David Legrand donnée le 14 février 2006 à l’ERBAN (école des beaux-arts de Nantes) invité par Xavier Vert

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D. Legrand, 1994. Deuxième version de l’installation réalisée dans le cadre du DNAP (Diplôme National d’Arts Plastiques), Atelier des Olivettes, École régionale des beaux-arts de Nantes

Vue de l’exposition en super 8

Environnement pour monstres et enfants-cochons. Exposition de Valérie Mréjen & Marc Partouche, David Legrand. Galerie du Collège Marcel Duchamp. Document filmé en une bobine super 8 par Patrice Thomas, 1995

la Fâble dépliée

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Histoire chuchotée à un enfant naturalisé. Finissage de l’exposition Les Au-revoirs de Paul O’Neil, Atelier-résidence Marie-Antoinette Cazala, Collège Marcel Duchamp, Châteauroux, octobre 1996.la Fâble dépliée

Documents

Chansons post-barjes

Chansons Post-Barjes est née d’une série de performances nocturnes dans des squats artistiques des années 1990, où David Legrand, avec des instruments désaccordés, mêlait poésie brute et cris drolatiques, à mi-chemin entre punk et théâtre de l’absurde.

Ces chansons, improvisées devant des publics aussi hétéroclites qu’imprévisibles, capturaient l’essence d’une époque où le corps et la voix devenaient les instruments d’un art éphémère et transgressif.

Véritable laboratoire vocal et gestuel, ces performances oscillaient entre burlesque et tragédie, traçant un pont fragile entre le quotidien banal et une quête poétique de l’extrême, tout en revendiquant une esthétique résolument post-Barjes.

Une esthétique post-Barjes en chanson se définit par l’utilisation de structures sonores dissonantes et de textes parodiques, mêlant trivialité et profondeur poétique. Elle redéfinit les formes musicales et narratives classiques, s’inscrivant dans une dynamique critique où la parodie devient un outil de réflexion sur les conventions esthétiques et culturelles.