La multiplication des rapports créatifs
Vous avez des pépètes ?
Entre la marchandisation et la normalisation de l’art,
nous ne sommes pas un mouvement, mais la durée infinie.
S’apercevoir que l’humanité pense, et que c’est la pensée qui fait son mouvement.
Mais de nos jours, l’humanité est devenue une misère inutile.
Pourtant, la pensée propose, au prix de quelques efforts, une recherche honnête qui ne s’arrête pas,
une méthode exacte et qui ne se perd pas — ni en soi, ni ailleurs — avec, au bout, le salut peut-être.
Mais on n’en a pas voulu : c’était trop difficile.
Pour cela, il fallait s’ouvrir et partager.
RAPT ET DÉPOSSESSION DES MOYENS
Un peu plus que rien, beaucoup moins que tout — ça ne suffit pas.
On veut tout avoir, sans le secours de personne, et dans la solitude du bourrin.
Nous avons gagné, puisque nous n’avons plus rien — autrement dit, que dalle : celle du tombeau.
C’est à recommencer.
Du contre-critique et de la mauvaise démesure.
OUI, LA VIE — LA VIE SANS CLÔTURE — est le partage de cette sensation.
Pour cela, nous avons réintroduit la liturgie de l’artiste prêtre-magicienne-néandertalienne dans la performance,
le n’importe quoi dans la poésie, le renoncement au cinéma et à l’exposition,
la dé-création et la gratuité naturelle dans l’art.
Plus : l’injection d’une haute expression plastique de la collectivité,
filmer de manière non documentaire, comme des émeutiers, avec des caméras-gourdins.
Notre abjection est sans conteste le néo-capitalisme de l’art —
autant dire 99,9 % de sa substance.
Que reste-t-il dans l’art ? De l’argent, de la distinction, de l’indifférence.
Mais absolument rien qui serve à nous situer, à nous représenter,
et à vivre génialement sans aucun pouvoir d’achat.
NOUS SOMMES UN MOUVEMENT
inventeur, artisan, magicienne, prêtre, moine, orgiaque,
cabarettiste, chanteur, danseuse, imitateur, dialoguiste,
cuisinier, pâtissière, jardinier, trans, chien, fourmi.
NOTRE ÉMOTION ESTHÉTIQUE SE SITUE LÀ :
NOUS SOMMES LE MOUVEMENT DE L’ART EXPLOSÉ !
14 novembre 2011