GAME OF WORLDS 2.0
du groupe Hall Noir
Antre Peaux – Rencontres Mondes Multiples – Château d’eau / Château d’art, Bourges, 2022

Vue de l’univers terrestre dans le Château d’eau transmuté – Jeu de Mondes 2.0, Bourges, 2022.
Un terrain de jeu collectif et des explorations immersives dans des mondes virtuels
“Jeu de mondes” est une œuvre d’art collective en réalité virtuelle conçue et développée par David Legrand, Léo Sallanon et Cédric Massart, en collaboration avec une nouvelle génération d’artistes 3D, développeur·euses, codeur·euses, ingénieur·es et étudiant·es, tous rassemblé·es au sein du groupe Hall Noir.
Matthieu Crimersmois, Maëva Guillery, Xiyue Hu, Roland Lauth, Étienne Müller, Clark Isa Pulchella, Laurianne Rolo, Bartosz Stępnik, Yue Sun, Xing Xiao, Woojung Yim, Philippe Zunino.
Grâce à des équipements technologiques de réalité virtuelle, iels ont exploré ce que Gaston Bachelard appelait la poétique de l’espace ou la poétique de la rêverie, et ont élaboré une forme de réalité expérimentale : la réalité superposée pour entrer pleinement à l’intérieur des visions poétiques.
Bande-annonce de Jeu de Monde
Réalisation : le groupe Hall Noir
Description de l’œuvre
Elle se compose de neuf mondes virtuels accessibles à partir de trois univers communs, chacun étant virtuellement déployé sur un niveau différent dans un espace ou bâtiment réel :
La navigation entre ces univers à étages est rendue possible grâce à des téléporteurs situés sur le parcours. Nous appelons cela une réalité superposée, où le monde de l’imagination se greffe sur le monde réel, permettant aux spectateur·rices de découvrir une multitude de mondes nés de visions poétiques.
Pour vivre pleinement l’œuvre et profiter d’une expérience interactive en groupe, un dispositif d’exposition en réalité superposée a été spécialement conçu. Il permet d’accueillir jusqu’à trois joueur·euses équipé·es de casques Oculus Quest 2, associés à la technologie Oculus Air Link (sans câble), ainsi que de casques audio binauraux pour bénéficier d’un son spatialisé.
Grâce à cette technologie, les joueurs peuvent se déplacer physiquement à l’intérieur de l’œuvre, créant ainsi l’illusion d’un territoire infini ou d’une étendue sans fin.
Les visiteurs et visiteuses sont accueilli·es par des médiateurs et médiatrices, qui les équipent de casques VR audio 360°et de deux manettes, leur permettant de pénétrer dans des mondes virtuels. Avec leurs airs de cosmonautes, ils découvrent une réalité alternative, visitent des mondes parallèles, traversent des substances ; la circulation dans l’espace virtuel y est identique à celle dans l’espace réel.
En réalité virtuelle, des sensations de malaise peuvent apparaître lorsqu’il y a désynchronisation entre les mouvements dans l’espace réel et ceux dans le monde virtuel (comme les téléportations ou les déplacements accélérés). Ici, la parfaite superposition des deux espaces supprime ce problème.
Il devient même possible de jouer avec cette superposition : s’asseoir sur une chaise, se coucher sur un lit, courir, ou effectuer de grands gestes… L’œuvre épouse le geste.
Ainsi, nous devenons de véritables explorateur·rices de mondes qui n’existent que pour nous — des mondes dans lesquels nous sommes libres de nos mouvements.
En multijoueur, nous nous sentons comme un groupe déambulant dans un rêve commun.
Hubs de Jeu de Monde 2.0
Vue panoramique 360° des deux portails physiques et espaces d’accueil immersifs :
– l’univers terrestre
– les bas-fonds
Conçus comme des installations interactives, ces espaces permettent aux joueur·euses de se rencontrer, d’échanger et d’accéder aux mondes virtuels.
Atlas visuel de l’exposition VR
Session multijoueur·euse en réalité superposée — Exploration immersive en VR des neuf mondes virtuels
Vidéo de l’exposition en double réalité
la vision des mondes virtuels synchronisée à celle du monde physique.
CONCERT DE CLÔTURE

L’exposition Jeu de Mondes 2.0 s’est terminée par un concert animé par l’artiste et musicien Matthieu Crimersmois (scratching). Pour intégrer le musicien à la fois dans l’espace virtuel et physique, nous avons attaché des manettes et un casque VR à Matthieu, lui permettant d’interagir avec les deux environnements simultanément.
Les informations envoyées par ses platines ont été récupérées pour déclencher des événements dans le monde virtuel. Par exemple, lorsqu’il manipulait son fader pour appliquer un low pass (un effet sonore qui rend le son plus étouffé), le niveau de l’eau dans l’environnement virtuel montait jusqu’au cou des spectateurs.
Matthieu a pour habitude de « peindre » avec la musique. Les vidéos générées en temps réel par ses manipulations étaient projetées sur différentes surfaces dans le monde virtuel. Pendant le concert, plusieurs caméras virtuelles étaient pilotés par le développeur des univers virtuels, Léo Sallanon . Tout le concert a été capturé et monté en direct par Jérémy Saintout pour une diffusion en live.
Phygitablism
Matthieu Crimersmois est un plasticien/platiniste (en anglais “turntablist”) français né en 1983. Il y a presque 20 ans, il a inventé un système de transcription du scratch en temps réel avec son oeuvre le “Phonoptique”. Il est membre de l’artiste run-space Plateforme-Paris.
Phygitablism est une contraction de trois mots, “physical” “digital” et “turntablism”. Une performance aussi bien technologique qu’artistique se déroule en direct et est observable grâce à des lunettes de réalité virtuelle mises à disposition.
Pour cette performance, l’artiste Matthieu Crimersmois débarque au Château d’Eau – Château d’Art de Bourges avec ses platines vinyles dessinatrices et son réseau de capteurs permettant de faire de la capture de mouvements. Il joue en direct sur son set DJ physique dans un monde réel en mixant des sons de “Jeu de Mondes 2.0” dans un monde virtuel. Une expérience immersive mélangeant Djing et VR où l’avatar platiniste de Matthieu Crimersmois joue dans les environnements virtuels créés par les artistes de l’exposition.
Ce travail est issu d’une résidence à l’Antre Peaux en collaboration avec l’équipe de Jeu de Mondes 2.0 et le cabinet d’ergonomie DOH Consultants, inventeur du système de motion capture EVAMOUV.
Crédits
Coordination artistique et idée originale : David Legrand
Avec les artistes : Léo Sallanon, Étienne Müller, Laurianne Rolo, Woojung Yim, Bartosz Stępnik, Maëva Guillery, Yue Sun, Xing Xiao et Xiyue Hu, Clark Isa Pulchella, Matthieu Crimersmois
Univers sonore : Philippe Zunino
Artiste 3D : Roland Lauth
Développement informatique : Léo Sallanon, Cédric Massart, Xing Xiao
Régie d’exposition et multi-média : Jessie Morin, Antonin Verhulst, Tatjana Komaroff
Machine design : Fabrice Cotinat
Live-stream : Jérémy Saintout
Accueil et médiation : Sybille Raffort
Production : Antre Peaux
Coordination : Sandra Emonet
Chargée de production : Olivia Earle
REMERCIEMENT
École supérieure d’art et de design d’Orléans, École nationale supérieure d’art de Limoges, École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen, ESA AA – école supérieure d’art annecy alpes, École nationale supérieure d’art de Bourges, École des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire, Institut supérieur des arts et du design de Toulouse, École européenne supérieure de l’image Angoulême – Poitiers, SARL TimGroup, APY micro SAS.
Cette exposition reçoit le soutien à la reprise en faveur de la cohésion et des territoires de l’Europe (REACT-EU) en région Centre-Val de Loire, elle bénéficie du soutien du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et de la Ville de Bourges.