Chewing-gum bomb

Un être hybride cinématographique en papier et confiserie

Solar – Galeria de Arte Cinemática, Vila do Conde, Portugal, juillet 2022.

<strong><em>inconnu_1</em></strong>,

Exposition « Excesso Chamalo » de Marie Losier et David Legrand, Solar – Galeria de Arte Cinemática, Curtas Vila do Conde International Film Festival, 30ᵉ édition, 9–17 juillet 2022, Vila do Conde, Portugal.

Installation vidéo : 3 projections HD, format 4:3, couleur, son, durées et matériaux variables, en boucle.
3 sculptures en papier imprimé à l’encre jet d’encre, dimensions variables.
3 projections sur matériaux variés : coton, carton, faux marshmallows.
Élastiques colorés, fils, cordon de cuir.

Vidéo de l’installation

Poème Barjot

La prière de l'égocentrique

OU L’EXPÉRIENCE DE LA DUPLICATION

Depuis que je suis un dialogue,
une force en moi me hante,
il est une relique ignoble de moi dans ce que je suis.
Mais je rejette cette grâce par l’éducation —
ce n’est pas contrôlé,
je ne contrôle pas —
et pourtant il me force à retourner l’infini.
Qui est-ce ? Un extrême, je le pense.
La critique de l’empathie.
Celui qui parle entre moi, exactement,
planté là comme un poireau
sur le point d’être en somme
la découverte d’un sentiment incroyable en moi qui pense.

Une force en moi me hante.

Elle n’est pas miette,
elle n’est pas trace,
elle est un vestige.

Une force ignoble qui me fait entrer dans moi.
Je la rejette par éducation,
mais ne la contrôle pas.
Ne me contrôle pas.
Et pourtant elle me force à retourner l’infini.
Qui est-ce ?
Ma mémère, mon pépère ?
NON !

C’est contester profondément mon même,
pour renouveler mon être.
Un scandale social : lui !
Le sujet de la plénitude des moyens de vivre.

La force est la conscience du dédoublement.
Être planté là comme un poireau
au bord de l’étant,
et se débarrasser de la plénitude
pour faire partie des éléments.
Et ne plus avoir peur de vivre,
ne plus avoir peur du plein.

Joris Ivens sans le vent,
c’est comme ma maison sans mémère.

Adieu existence inouïe,
pour une mort.

Une force en moi me hante.

Il n’y a pas de brouillard.
Il n’assure pas le suivi.
Il est une relique.

Soyez un extrême en moi.
Un des points forts en moi me poursuit.

Il n’y a pas de brouillard.
Ne suivez pas.
Il a des restes.

Soyez sévère dans les données.

Une force en moi qui me hante.
Il n’y a pas de brouillard.
Il n’assure pas le suivi.
Il est une relique.

Base de l’armée dans ce que je suis.
Je le rejette à travers l’éducation
mais ne contrôle pas.
Je ne contrôle pas.
Et pourtant,
il me force à retourner l’infini.
Qui est-ce ?
Ma grand-mère ?
Mon grand-père ?
NON !

Soyez un extrême en moi.
Je pense que
le matin, après la nuit :
l’empathie critique : lui !
Soumis à la plénitude des moyens de vivre,
force est au courant de la duplication.

Une force en moi qui me hante
à rester là comme un poireau
sur le point
de se débarrasser de la plénitude.

Soyez un extrême en moi qui pense
à une partie des éléments.
Et ne pas avoir peur de vivre.
Cesser d’avoir peur de la plénitude.

Joris Ivens, sans le vent —
c’est comme ma mère,
sans grand-mère.

La découverte de l’existence inouïe.
En cas de décès,
comme cette prière barjot,
ne fait qu’ajouter
une excitation à chanter.

Juin 2012

Le vidéo-poème

La multiplication des rapports créatifs

Vous avez des pépètes ?

Entre la marchandisation et la normalisation de l’art,
nous ne sommes pas un mouvement, mais la durée infinie.

S’apercevoir que l’humanité pense, et que c’est la pensée qui fait son mouvement.
Mais de nos jours, l’humanité est devenue une misère inutile.

Pourtant, la pensée propose, au prix de quelques efforts, une recherche honnête qui ne s’arrête pas,
une méthode exacte et qui ne se perd pas — ni en soi, ni ailleurs — avec, au bout, le salut peut-être.
Mais on n’en a pas voulu : c’était trop difficile.
Pour cela, il fallait s’ouvrir et partager.

RAPT ET DÉPOSSESSION DES MOYENS

Un peu plus que rien, beaucoup moins que tout — ça ne suffit pas.
On veut tout avoir, sans le secours de personne, et dans la solitude du bourrin.
Nous avons gagné, puisque nous n’avons plus rien — autrement dit, que dalle : celle du tombeau.

C’est à recommencer.
Du contre-critique et de la mauvaise démesure.

OUI, LA VIE — LA VIE SANS CLÔTURE — est le partage de cette sensation.

Pour cela, nous avons réintroduit la liturgie de l’artiste prêtre-magicienne-néandertalienne dans la performance,
le n’importe quoi dans la poésie, le renoncement au cinéma et à l’exposition,
la dé-création et la gratuité naturelle dans l’art.

Plus : l’injection d’une haute expression plastique de la collectivité,
filmer de manière non documentaire, comme des émeutiers, avec des caméras-gourdins.
Notre abjection est sans conteste le néo-capitalisme de l’art —
autant dire 99,9 % de sa substance.
Que reste-t-il dans l’art ? De l’argent, de la distinction, de l’indifférence.
Mais absolument rien qui serve à nous situer, à nous représenter,
et à vivre génialement sans aucun pouvoir d’achat.

NOUS SOMMES UN MOUVEMENT
inventeur, artisan, magicienne, prêtre, moine, orgiaque,
cabarettiste, chanteur, danseuse, imitateur, dialoguiste,
cuisinier, pâtissière, jardinier, trans, chien, fourmi.

NOTRE ÉMOTION ESTHÉTIQUE SE SITUE LÀ :

NOUS SOMMES LE MOUVEMENT DE L’ART EXPLOSÉ !

14 novembre 2011

Le dialogue grotesque

Sur la clairvoyance et l’aveuglement

(L’un se prend pour BRUEGEL, l’autre pour BRECHT.)

BRECHT
Parler, je ne peux plus, mais je peux chanter des paroles incompréhensibles.

BRUEGEL
Voilà un commentaire tragique… Comment lâcher l’écriture ?

BRECHT
Vas t’extraire de la culture. La vie n’est pas issue de la compréhension.

BRUEGEL
Ce qui m’intéresse dans ce projet, c’est de montrer qu’il n’y a pas de véritable histoire de l’art,
mais qu’une personne crée l’histoire à partir de lui uniquement.
C’est ça, le mythe.

BRECHT
C’est c’qui nous rend si con !

BRUEGEL
Qu’est-ce qu’un contrat de non-concurrence ?

BRECHT
Une lutte de la pensée avec la pensée. Voilà le tragique !

BRUEGEL
Mais pire : quand il n’y en a pas. La culture nous sépare, Bert !
Moi, j’suis comme toi avec la culture, avec la culture j’suis comme toi : j’suis con.

BRECHT
L’âme existe donc. Celui qui ne sait plus parler, qu’il chante.
Celui qui ne sait plus chanter, qu’il geigne.

BRUEGEL
La nouvelle peinture est filmique !
Je peins la langue de la vue avec ma petite caméra numérique.
C’est de cela qu’il s’agit !
Mais demain, celui qui ne peut plus peindre, qu’il filme !

BRECHT
Quand, hors la vie, un peintre prend une caméra
et saisit comment la vie est ressentie sans culture, c’est…

BRUEGEL
…C’est dangereux !
C’est comme jeter un éperlan ou un églefin pour attraper un cabillaud.
Franchement, là d’où je filme, ça va te plaire.

BRECHT
Eh, le drôle, dans quoi on s’immerge ?
Les hommes ne connaissent plus la terreur.
Ils vivent en dehors de la terreur, en dehors de l’expressivité.
Mais l’enfer est là.
La catastrophe est là.
La guerre est là.
Pire : la paix – à savoir la passivité – est là.

BRUEGEL
À part les vieux, les malades, les chômeurs, les employés et les pauvres,
personne ne se sent menacé.

BRECHT
Je crois seulement que ceux qui ont le sens du tragique
sont peu nombreux sur la terre.
Surtout ceux qui ont aussi le courage de le vivre.

BRUEGEL
En ce moment, les artistes ont une vision très faible,
plus faible que n’importe quel habitant.

BRECHT
Pourtant un drame épique s’ouvre à vous,
si, comme moi, on voit l’état actuel des choses
comme le résultat d’une paralysie des consciences.

BRUEGEL
La cause est mentale !
Ce qui fait que des êtres ne cessent de se croiser
au seuil du conflit et de la fraternité est mental.
J’ai représenté cet état de choses dans Les Proverbes flamands.
Et maintenant que je fais un film sur les pré-visions de mes tableaux,
je m’aperçois que nous y sommes : fixés au seuil de tous rapports !

BRECHT
Lâche-moi avec tes conclusions sur ton art !

BRUEGEL
Non.
Malgré la confusion des époques, il n’y a pas de confusion du sens.
Les gros poissons mangent toujours les petits.

BRECHT
Et tu penses que c’est une coïncidence ?
Mis à part la technique, rien n’a changé.
Tes proverbes reflétaient déjà la contradiction d’un monde
qui veut empêcher l’homme de créer ses propres liens,
en feignant l’absence de trouble social.
Mais si je les observe de plus près,
je vois encore que l’espace de communication est blockiren !

BRUEGEL
Blockiren ?

BRECHT
Oui. Bloqué.
C’est la communication mondiale devenue l’illusion de la communication.
Alors tu dois savoir qu’avant tout art,
c’est la forme de tes observations qui m’intéresse.
Car ce n’est pas un hasard si, justement,
la seule chose qu’un artiste puisse encore faire,
c’est de pratiquer un langage qui simplement ne communique pas.

BRUEGEL
Il faudra quand même que quelqu’un dise un jour :
La clef de ma Prédication de Jean-Baptiste,
c’est la texture du tronc au premier plan.

BRECHT
Ma voix l’avait comprise quand elle disait :
maintenant cela devient délicat et difficile de parler d’un arbre.

BRUEGEL
Un chien ou un chat cherche un arbre pour pisser.
Écrire, c’est comme faire pipi.
Même si l’on pisse contre la lune, il faut savoir trouver son arbre.
Animal !

BRECHT
Si tu veux savoir écrire le dire,
n’utilise pas la culture mais le sentiment,
pour que ça devienne musical, qu’on l’entende avec les oreilles –
mais ce n’est pas systématique.

BRUEGEL
Eh, le vieux, je ne comprends plus rien.

BRECHT
Oui.
Il faut s’en prendre surtout aux façons de dire et d’écouter la poésie.
C’est-à-dire au texte.
User du mauvais parler.

BRUEGEL
L’écoute est sauvage, l’écoute experte.
L’œuvre ne vaut rien sans l’existence qui va avec.
Mes tableaux avaient quelque chose comme des vies retenues par l’art.
Mais ces présences retenues, je sais aujourd’hui qu’il faut les relâcher dans la vie.

BRECHT
Brûle-gueule !
Soyons sérieux.
À présent, quel espace ? Quel territoire permet de reconnaître
que tes peintures furent des contradictions ?

BRUEGEL
Ça…
C’est les plans qui restent à faire.

BRECHT
Là, je n’ai plus besoin du langage de Brecht.
J’ai besoin du langage de Berthe.

BRUEGEL
C’est qui, Berthe ? Bert ?

BRECHT
Ton arrière-grand-mère.

Décembre 2004

Médialab Eesi

NOUS DEVONS TOUT AUX HIPPIES

Atelier de Web TV expérimentale / TV performative / Technologies collaboratives / Art des nouveaux médias
École européenne supérieure de l’image (ÉESI), Angoulême, 2016–2017.

<strong><em>IMG_1748</em></strong>,

Médialab ÉESI fut un espace-prototype de programmation cyber-primitif, conçu par les étudiant·e·s de l’ÉESI. Il proposait une expérience de diffusion artistique collaborative, pensée comme un acte de création à part entière.

Le Lab-Base

Tout commence avec 500 euros de budget et aucun espace dédié dans l’école. Mais cette contrainte devint une chance : celle d’auto-construire, hors cadre, un lieu que nous désirions vraiment. Un espace de travail collectif, inventé de nos mains, pensé comme une aventure partagée. Un medialab : zone d’échanges intensifs de savoirs technologiques, inscrit dans un processus de création d’une web TV. Pour les étudiant·e·s de l’atelier, et ouvert par collaboration aux autres étudiant·e·s de l’ÉESI, il devint, le temps de son activation, un lieu de diffusion et de programmation temporaire.

L’auto-construction du kit montable-démontable

Le kit médialab complet

ou l’école d’art à monter soi-même

La démarche de l’atelier

Cet atelier de recherche et de création a proposé, pendant cinq mois, aux étudiant·e·s d’explorer de nouvelles relations entre les utopies télévisuelles des années 60 et 70 — telles que le Groupe de Recherches Image de l’ORTF, la télévision scolaire en France, les arts sociologiques ou encore les collectifs vidéo radicaux américains — et les moyens actuels de diffusion, de transmission, d’échange et de fabrication collaborative.

Ces archives et pratiques ont servi d’énergie et de source d’invention pour concevoir, puis construire collectivement un espace-prototype en extérieur : un tiers-lieu, au sein même de l’école, pensé comme un laboratoire démontable de télévision ou médialab.

Entièrement consacré à des expériences de diffusion artistique et d’édition audiovisuelle en direct, ce médialab articule arts vivants et pratiques numériques : connexion, réseaux, self-médias, DIY, vidéo low tech, film performatif, cinéma léger, bricolage créatif… Une approche hybride de la télévision, à la croisée des pratiques artistiques, de la recherche et des formes militantes.

Les étudiant·e·s ont été invité·e·s à inventer et auto-construire leur espace de travail collectif : un studio de transmission et d’échange dédié aux pratiques collaboratives, fondé sur la création partagée — un lieu de rencontres et de coopération.

L’objectif : développer un outil de création et de diffusion collectif, un prototype de Web TV servant d’espace de programmation pour les étudiant·e·s de l’ÉESI, alternant productions personnelles ou collectives issues de l’atelier Web TV, choix curatoriaux, filmages live, performances filmées ou streamées dans le studio.

LE GESTE SCULPT

Croisement du workshop volume proposé aux étudiant·e·s de l’ÉESI par Chloé Dugit-Gros avec l’atelier d’expérimentation vidéo du Médialab ÉESI.

VIDÉO SCULPT

Réalisation collective de sculptures totémiques avec les filmeuses-filmeurs du Wood Cube, les 12, 13 et 14 avril 2017.

Au bord du vaste

Premier programme public du Médialab – Laboratoire des filmeuses-filmeurs
Jeudi 1er juin 2017 à 19h30

<strong><em>IMG_2475</em></strong>,

Exposition télévisuelle en plein air, diffusée en direct sur internet, conçue et réalisée par :
Pierre-Marie Besse, Lucie Caillard, Loris Estival, Valentine Fontaine, Timothée Gamelas, Victor Givois, Zoé Grossen, Irène Haboyan, Tatjana Komaroff, Roman Lacassagne, Melvil Legrand, Lucas Ngo, Alix Perez, Eloïse Pontois, Lisa Salem, Benjamin Sebbagh, Nathan Serrano

Assistants pédagogiques : Yann Grolleau, Vincent Lozachmeur, Samuel Neuhardt

Petites restaurations et boissons offertes au PMU du Médialab.

Archives du programme télévisuel

Extrait visuel d’un processus collectif

Podcast du livestream du programme

Conférence-performance

« Garder le sens de ce qui ne s’explique pas. »

Vidéo-pédagogie, jeudi 28 mars 2013, Amphithéâtre de l’ENSA Bourges.

Vidéo : Amar Belmabrouk

La Haute Compilation Basse

Very Serious Shit from Tricardistan

Une longue agonie de l’œuvre est la compilation de pièces sonores réalisées en commun par David Legrand et Philippe Zunino entre 2002 et 2012 — décennie dite tricarde, en marge des circuits artistiques officiels, période d’errance, de sabotage esthétique et de bricolages viscéraux.

Pochette Kollectiv'e Sound Design

Image supplémentaire

Les saints Évangiles de l’Entre-Deux-Trous

— ou —

le MANIFESTE de la langue sèche

Nous sommes deux.
Ou peut-être un seul,
dédoublé par le son,
fissuré par quinze années de libération des forces pathétiques !

Nous ne faisons pas de musique.
Nous vivons en temps réel LE SACRARIUM de la FRACTURE.
Nous souillons l’air.
Pour déposer des spores dans les tympans du réel.

Évangiles de l’Entre-Deux-Trous est un livre sacré, un chant de mâchoires vides.
Il se bave. Il se gémit.
C’est UN GRAND ÉCART MUET.

Ce sont des rituels de crasse et de lumière.
C’est une crypte.
Dédiée aux FLASQUES SACRÉES.

Chaque piste, chaque souffle, est une relique
prélevée sur nos corps à vif,
ou sur ceux que nous avons rêvés
tels des LABELS D’ÉVANGILES BAVEUX.

Nous avons honoré les trous :
le trou de mémoire,
le trou du cul,
le trou noir,
le trou du monde.

Entre eux :
il y a des ponts de sons,
des chants bancals,
des invocations ridicules et sérieuses.

Un art chamanique et déviant,
hors de l’histoire,
hors de toute salissure autre que la nôtre.

Voici notre offrande.
Nos quinze années de balbutiements sacrés.
Voici nos Évangiles de l’Entre-Deux-Trous.
Louez-les, ou fuyez-les.

Mais surtout :
entendez
ces PIXELS SOURDS
&
CES ORGIES DATA
comme des traces vivantes.

Le studio solaire

Studio de tournage bioclimatique. La galerie du cartable / Bandits-Mages. Ecole des beaux-arts de Luang Prabang, Laos, 2009

Un lieu d’auto-fabrication et d’artisanats numériques

« Après un mois et demi de chantier, notre studio de tournage et de diffusion est enfin terminé. Installé dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux Arts de Luang Prabang (LAOS-PDR), il s’est ouvert pour la première fois hier, jeudi 29 avril 2010, et remplit pleinement la fonction pour laquelle il a été conçu : Un espace de création et de diffusion audiovisuel. Sa toiture particulière à géométrie variable lui confère la possibilité de s’ouvrir à la lumière lors de prises de vues ou de se refermer pour devenir un cinéma. » Fabice Cotinat – la galerie du cartable

Luang Prabang – Journal de bord

Le studio solaire, consacré à la pratique vidéo, est construit avec des matériaux et savoir-faire locaux dans l’enceinte de la nouvelle école des Beaux-Arts de Luang Prabang.

Pour les prises de vues, il peut s’ouvrir et permet d’utiliser la lumière du jour.
Il se ferme quand il devient une salle de projection ou une salle de cours.
Il est en outre équipé d’un fond bleu vidéo et d’un écran de projection.

Parallèlement à la construction du studio, la galerie du cartable a conçu et fabriqué avec les étudiants une grue Louma.

Nous sommes installés dans une salle de l’école pour travailler le montage vidéo.
Nous allons refaire l’installation électrique de cette salle pour sécuriser un minimum le matériel.

Nous travaillons tous les jours avec les étudiants de l’école.
Trois d’entre eux, Sonepasith, Haktoui et Fassannah, sont particulièrement investis et ont pris en charge différentes « spécialités » :
– la prise de vue
– le montage vidéo sur Final Cut et sur Kino (Linux)
– le montage son

Ils ont ensuite eu ce rôle naturel — dans les pays orientaux — de transmetteurs auprès des autres étudiants.


Extrait du journal de bord d’Isabelle Carlier, directrice de Bandits-Mages et co-autrice du programme de recherche et de création audiovisuelle bioclimatique.

Atelier du film léger

Pour apprendre à filmer avec un bambou

Documents

Les films du studio solaire

JopPimayPounyernyanyer
Chez les ancêtres du Nouvel An lao, 2010

Web-documentaire d’apprentissage réalisé et monté par les étudiant·e·s de première et deuxième années de l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang.

Bande-annonce et trois extraits de « Chercher cinéma »
Dialogue fictif n°8 de La Galerie du Cartable

Robert Filliou et l’École des Beaux-Arts de Luang Prabang
Production : Bandits-Mages, 2008

La Grue et le Studio & KIT DI
Film-démo sur le fonctionnement du studio solaire en situation de tournage, incluant un premier plan réalisé avec notre grue Luma en bambou.
Accompagné d’un ciné-poème pédagogique : “Comment apprendre à filmer avec un bambou”, 2010.

L’Abécédaire de l’Abbé Chamane

Les Entretiens Mémorables

Un abécédaire possédé, où le corps de l’Abbé Chamane traverse les lettres comme autant d’invocations démoniques, stations d’un chemin de croix post-bouddhiste des marais.

Une vidéo-performance de David Legrand et Philippe Zunino
Tournée en un seul plan-séquence
L’Abbé Chamane : Philippe Zunino
Monsieur Toutou : David Legrand

Format : Mini DV, couleur, sonore
Durée : 59 min 44
Année : 2009
Lieu : Châteauroux, chez Mémère et dans les anciens lieux d’internement
Autoproduction

Document

Ready Made In Gore

L’exécution de Marcel Duchamp par Robert Filliou

Une vidéo culte, burlesque et actionnelle de Legrand / Zunino.

Dans cette farce irrévérencieuse aux allures de procès dadaïste, Legrand et Zunino rejouent — en l’inversant — le mythe fondateur de l’art contemporain. Entre tribunal fictif, rituel absurde et théâtre de marionnettes existentielles, Marcel Duchamp devient le prétexte d’un règlement de comptes poétique avec l’histoire de l’art, vu par le prisme explosif de Robert Filliou. Avec Fabrice Cotinat en justicier anachronique et Marylin Chutet dans une composition mi-chimérique, mi-politique, ce film-performance tourne à la cérémonie chaotique, entre sabotage joyeux et méditation grotesque sur la fin des avant-gardes

Un film-performance de David Legrand et Philippe Zunino
Robert Filliou : Fabrice Cotinat
Marcel Duchamp : Philippe Zunino
Voix : Marylin Chutet
Images et montage : David Legrand
Création sonore : Philippe Zunino

Format : Mini DV, couleur, sonore
Durée : 10 min 44
Année : 2008
Lieu : Châteauroux

L’annonce de Ready Made In Gore 2

20 ans après le premier Readymade in Gore

David Legrand et Philippe Zunino reviennent avec un second opus plus corrosif que jamais : ReadyMade in Gore 2, réalisé en collaboration avec une IA vidéo… totalement bourrée. Imaginez Marcel Duchamp, revenu d’entre les morts. Non plus en artiste, mais en activiste-zombie, enragé, possédé par une seule obsession : la décréation.

Réalisation : David Legrand
Création sonore : Philippe Zunino
Voix : Florence Delin & Marcel Duchamp (avec IA)
Année : 2024

Documents

Période 2

Les performances radiophoniques et télévisuelles low-tech

Période dite « Vers un apaisement stabilisé »
<strong><em>IMG_1830</em></strong>,

Les Grosses Têtes de l’art

Émission proposée par P. Zunino & D. Legrand avec Philippe Lepeut, Laurent Grisel, Christophe Gerbault, Mick Texier, Radio Sans Fuites et leur invité Loïc Connanski — Festival Bandits-Mages, 2009.

Crap Artist TV

« Meditate and Destroy »

Plateau expérimental réalisé par Isabelle Carlier, inaugurant la future télévision de Bandits-Mages sur le Net : une télévision où le médium n’est plus le message, mais la continuité d’un corps télévisuel envisagé comme le déploiement d’un espace incontrôlable.
Une mise en œuvre du commun et des singularités, placée sous la direction du MIFI : The Made In Fiottes Institute, Philippe Zunino & David Legrand.
Durée : jusqu’à épuisement du sens.

Comment traverser le monde plat en préservant son humanité ?

Le domaine poétique et le dépassement de l’art

Performance / 40 minutes / Artothèque de la Bibliothèque municipale d’Auxerre / Avril 2009

Il s’agit d’un morceau de conversation fictive entre Jean-Luc Godard, imité par David Legrand, et un intervieweur impertinent, joué par Philippe Zunino. À la manière d’un plateau télé de l’ORTF, ils présentent leur film Les Quatre Âges de l’homme, portrait de Jean-Clarence Lambert « dans le domaine poétique », et méditation critique sur le dépassement de l’art.

Documents

CRAP ARTISTS TV
Archive filmique : Présentation des invité·e·s & Langage Adamique
Vidéos enregistrées le 6 novembre 2010 à Bandits-Mages, Galerie du Haïdouk.

Période 1

Les pires performances de David Legrand et Philippe Zunino

Période dite « De la teigne et de la vérole », années 2000

L’Abbé Chamane et Monsieur Toutou

Sitôt apparu que disparu, le duo toxico-poétique formé en 2009 écuma les marges de l’art contemporain avec une obstination aussi mythique que désastreuse — des performances si catastrophiques qu’elles devinrent cultes pour ceux qui y survécurent.

Performance grotesque « Une nuit / Eine Nacht ». Hôtel de la Poste, Forbach – organisée par Castel Coucou et la Galerie Octave Cowbell (Hervé Foucher), dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 septembre 2009.

Vidéo-documents des performances

The Fallen Artist, Théâtre Jacques Cœur, Bourges, Festival Bandits-Mages, 2007 et Quitter la réalité, plateau Mondes anticipés, Festival Bandits-Mages, Bourges, 2009

Vidéo-performances : Le Grand Véhicule & CAC 40, Legrand / Zunino, images Fabrice Cotinat, mars 2008

Les 4 Âges de l’homme, extrait avec Jean-Clarence Lambert, 2009, & Chus Martinez Tran’Genre – Diabolic Series, Everybody is Chus Martinez ! Cave 4 pilliers, Bourges, 2014, Legrand / Zunino.

Dialogue fictif n°7 : Roland Barthes et Marguerite Duras

Roland et Marguerite

2008–2018 / Vidéo & Super 8 / 50 min / couleur, sonore

<strong><em>IMG_1723</em></strong>,

Joseph Morder jouant Marguerite Duras – photo de tournage, squat d’artistes, Paris, 2007

Nouvelle énonciation de la mort de Roland Barthes sous la forme manifeste d’un travestissement burlesque du cinéma indépendant. Directement inspiré de l’excentricité savante et littéraire de la Renaissance tant prisée par les Humanistes et les poètes baroques qui signalaient leur aptitude au jugement critique en usant d’une rhétorique de la déviance. Son actualisation dans les dialogues fictifs marque notre volonté d’une constante possibilité d’ironie dans l’art. Tourné à l’arrachée au Collège de France, dans les rues et les squats d’artistes parisiens, Roland et Marguerite met en scène au-delà de sa dimension comique les possibilités de continuité de la tradition marginale à l’époque contemporaine. Mais ne serait-il pas temps d’en faire encore autre chose ?

Extrait du film

Scène dite « Recherche de la démarche de Duras par Joseph Morder », dirigé par la Galerie du Cartable

Dialogue fictif N°7 — Roland et Marguerite
La Galerie du Cartable (collectif vidéo)
2008–2018 / tourné en Mini DV, Super 8, i-Super 8, téléphone portable et bra-cam / format 4:3 / couleur, sonore / 50 min

Avec :
Olivier Robin : Roland Barthes
Joseph Morder : Marguerite Duras
Martin : Olivier G, le Gigolo, l’infirmière
Et la voix de David Legrand
Musique originale : Yoann et Davy Bernagoult
Scénario : La Galerie du Cartable
Dialogues : David Legrand
D’après Incidents / Soirées de Paris (textes posthumes de Roland Barthes),
une farce d’un historien de l’art et La Grande Illusion de Jean Renoir
Avec le soutien de la DRAC Centre

Les bandes-annonces

Archives / Journal / Correspondance

Mail de David Legrand à Joseph Morder
30 août 2007 – depuis le Café des Halles, Châteauroux

Cher Joseph,

Je n’ai pas trouvé mieux que de rédiger un journal de tournage pour te passer quelque chose de personnel sur notre film, son sujet, ses heurts, sa façon.

Après cette première partie avec Olivier, nous pensons tourner la deuxième avec toi après le 15 septembre, créneau qui, pour l’instant, prend en compte les disponibilités de chacun et, bien entendu, celle que tu m’avais donnée.

Concernant la durée du tournage, je pense qu’une journée et demie serait suffisante, contrairement aux trois jours que je t’avais annoncés un peu bêtement.

Voici le déroulé envisagé :
– Le matin, à partir de 10h30 : quelques plans de Duras seule, dans ta maison et dans ton quartier. Des instants de ta vie travestie en Duras ou incarnant le personnage.
– L’après-midi : la scène du camion et de l’écrasement, avec Olivier.
– Le soir : la scène de la mort, inspirée de La Grande Illusion, entre De Boeldieu (Pierre Fresnay) et von Rauffenstein (Eric von Stroheim), avec Olivier et peut-être trois Sœurs de la Perpétuelle Indulgence costumées en infirmières militaires.

Je suis en train d’adapter les dialogues pour Barthes, Duras et les infirmières — je te les enverrai très prochainement.

La demi-journée supplémentaire est prévue au cas où un imprévu ralentirait le tournage.

À propos de ta perruque et de ton costume, j’aurais besoin de tes mensurations : tour de tête, taille, poitrine, hanches et pointure.

Peux-tu me proposer une date qui te conviendrait à partir du 17 septembre pour couvrir cette journée et demie ?

Tous les frais liés au tournage seront bien entendu pris en charge.

J’espère que ce journal un peu brut, qui traduit l’esprit du film, te donnera envie.

En attendant ta réponse, depuis le café des Halles à Châteauroux,
d’où je me suis connecté pour t’envoyer ce message,
je commande un berrichon à ta santé.

Tchin !

Ami, David

P.S. : Je te joins aussi la première version du synopsis.

Documents

Photo de tournage de la scène de la mort de Roland Barthes, avec Joseph Morder et Olivier Robin jouant à Marguerite Duras et Roland Barthes – squat d’artistes, Paris, 2007

Affiche du film de la première, réalisée par Rainier Lericolais, présentée au cinéma Apollo, Châteauroux, 2018.

Editions

Pourquoi la peinture meurt-elle ?

EPUB

Composter peinture moderne et photosynthèse, molécules, robots et microbes : tel pourrait être le nouveau visage d’un art qui, à l’ère de l’image éclatée et alors que l’histoire des modernes est révolue, s’inventerait des mondes pour raconter la tradition des images.
Sorte de spéculation fictionnelle autour de la représentation, du pictural et de la peinture aujourd’hui, ce livre numérique lance une série d’hypothèses face à la question « Pourquoi la peinture meurt-elle ? ». Tout en empruntant à des formes aussi variées que l’écriture, le script, le dessin numérique, le live cinema, la captation vidéo, le sketch, la performance drolatique, le stand-up painting, le tableau vivant, ou encore l’expérimentation télévisuelle, cet ouvrage présente une nouvelle scène de jeunes peintres expérimentaux.

Tentant d’opérer ce que Kandinsky appelait la « synthèse des arts », Pourquoi la peinture meurt-elle ? est la partition orchestrée par Alain Doret et David Legrand lors de la journée d’étude éponyme organisée à l’Ensa Limoges le 5 février 2019 sur un plateau d’art vivant.

• Livre interactif au format EPUB 3.
• 140 pages.
• 5 enregistrements sonores et musiques originales.
• 9 vidéos.
• 60 images.
• Coédition Ensa Limoges, Naima.
• ISBN 978-2-37440-098-3.

Se procurer l’édition : https://www.naimaeditions.com/biblio/pourquoi-la-peinture-meurt-elle/

La visite des écoles d'art - Une fiction d'école

Michel Aubry et David Legrand

• Un film de 5 heures en 2 dvd
• Le livre de 278 pp avec le scénario du film, les fiches techniques, un entretien entre Michel Aubry, Edith Commissaire et Emmanuel Doutriaux, des annexes, des images de tournage.

Éditions École des Beaux-Arts de Nantes /Al Dante

Le Duo

On était déjà tricards avant même d’avoir commencé !

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Philippe Zunino et David Legrand dans les rues de Périgueux, 4e édition d’Expoésie, 2005.

In Mémoriam Solidificate Fantaisie 2025

« C’est un honneur d’avoir bafoué le motif et dégueulé sur le sort des artistes néo-libéraux. »

« Dans le milieu de l’art — qu’il soit mainstream ou prétendument underground — personne n’a voulu de nos films.

Trop loin, trop sale, trop nous. On se présentait comme des artistes tricards, oui, mais c’était pas une posture, c’était une méthode. On tapait sur tout le monde, sans exception. Même sur nos propres tronches.
Avec une mauvaise foi dégoulinante. Une mauvaise foi presque élégante tant elle était abjecte.

Tu te souviens ? Cette scène. Tu l’as forcément déjà vue :

Vidéo-tract – DL / PZ, avril 2025

Ce fut l’époque des blacklists. De partout. Ahahahah. C’était délicieux.

Mais il fallait une énergie de mutants pour tenir cette tournée de farces artistiques, filmiques, satiriques. On giflait les artistes néolibéraux à tour de bras, comme des dominos en marbre mou. On a commencé en 2003. Et déjà, c’était le grand étalage : Concurrence, soumission, platitude sérieuse. Plus personne ne s’autorisait la démesure. Ou alors une démesure parfaitement mesurée, calibrée, vendable. Notre but, à nous, c’était de faire sauter la machine. De devenir tricards.

Vraiment. Là-dessus, mission accomplie. On ne faisait même plus d’expositions. On avait déplacé le champ de bataille : Transpédagogies. Transmédias. Trans-mutants.

Ces films ? Des charges critiques contre l’ancien régime artistique. Celui qui confondait éthique et capital. Notre slogan à l’époque résumait bien l’état des lieux :

“L’art donne du sens à l’argent, car l’argent donne du sens à l’art.”

Et puis on les a laissés là, dans leurs cimetières de sens sponsorisé. Pendant que nous, on se tournait vers les forces à venir. Celles qui grondent en marge, en ruine, en excès. Les révoltés du sens. La jeunesse brûlante, les vieux lucides, les femmes insoumises, les transmutant·es, les gouines incandescentes, les folles métaphysiques, les autistes magnétiques, les corps accidentés, les esprits échappés.

Et même : les plantes, les arbres, les microbes, les robots. Les espaces minoritaires de création. Les robots ratés, oui, surtout eux. Car ils échouent avec grâce. Comme nous ».

DL & PZ

Hall Noir 2014

Espace prototype et visionnaire pour les étudiant·e·s en art

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La création de Hall Noir au cœur de l’association Bandits-Mages est, pour elle, l’occasion rêvée de répondre au besoin d’un espace de recherche plastique et filmique — destiné aux étudiant·e·s en art — qui ne soit pas directement lié à l’académisme ni aux impératifs du marché.

Ce sera un instrument d’exploration active des dimensions expérimentales, participatives et collectives de l’art, leur offrant les moyens de se consacrer pleinement à une expérience de programmation artistique, avec la même intensité qu’à une création autonome et critique.

À une époque où, selon nous, il est plus que jamais nécessaire de revendiquer un « ailleurs », pour inventer ses propres outils et faire émerger des utopies culturelles.

C’est à ce titre que, cette année, trois étudiant·e·s en art — Marie Gaudou, Violaine Higelin et Ophélie Soulier — ont conçu et réalisé, en pionnières, deux programmes d’expositions expérimentales installés dans le château d’eau de la ville de Bourges.

Tantôt Freakshow, tantôt Trans, iels proposent de le transformer en réservoir d’une multitude de récits en formation.

En voici les deux premiers :

Programme TRANS-

TRANS – est un programme élaboré par Violaine Higelin sous la forme initiale d’une collecte de productions vidéo de la jeune création contemporaine (performance filmée, documentaire, installation vidéo, animation, …) dans une perspective Queer. La variété des modes de diffusion est privilégiée pour envisager la construction d’un environnement multimédia. Expérimentations, diffusions, revendications : parlons identités, parlons sexes, parlons désirs, parlons genres, parlons limites, parlons normes, parlons dépassement, dans une volonté de TRANS- formation / mutation / gression.

Vues de l’exposition collective en trans-formation / trans-mutation / trans-gression, programmée par Violaine Higelin.

Récit 1

Gustave Paquet, 60 ans, théoricien de l’art, a été déclaré disparu le 8 novembre 2014 à Bourges.

La personne est retrouvée le 17 novembre vers 4h30, errante, non loin d’un vieux château d’eau asséché depuis 1940.

Visiblement en état de choc — au vu de ses propos incohérents — elle affirme avoir subi, une semaine durant, les sévices d’un groupuscule de jeunes adeptes de l’art monstre dénommé HALL NOIR.

« J’ai vu un FREAKSHOW ! Des jeunes, les yeux irradiés par le câble, gavé·e·s d’images streamées, sucé·e·s jusqu’à l’os par la fibre optique ! Une communauté d’icônophages, d’exhibs et de voyeur·euse·s, dévoué·e·s au culte d’un anthropomorphisme parasité…

Des cloportes avides de visions destructrices, suintant la boisson hyper-énergisante et le speed de pauvres, semblaient leur pomper le crâne tant iels se tuaient à expérimenter.

Dans un laboratoire aménagé en atelier expérimental, avaient lieu des tests, des mises à l’épreuve primaires, des assemblages de formes mutantes. Dans cette Interzone Divine, le bizarre se manipulait et s’archivait avec une rigueur quasi scientifique, tant il était contagieux.

Au centre d’une orgie de câbles et de machines hurlantes, un service d’obstétrique biomécanique pouponnait leur effrayante progéniture TRANS.

Dans cette couveuse de peepshows embryonnaires, et sans aucune lubrification, mes yeux subissaient des scènes contre-nature. Des films à caractère propagandiste réécrivaient une mythologie contemporaine. Des héro·ïne·s hybrides, le poing levé, étaient prêt·e·s à fister les codes et prophétiser de nouveaux genres ! »

FREAKSHOW

Zoo artistique à visiter

HALL NOIR propose un workshop visant à constituer un espace pour l’art participatif nommé « Freakshow ». « Freakshow » traite de visions plurielles d’un anthropomorphisme disjoncté, en partant du constat que le corps est un hôte de parasites qui, comme notre langage, trouve sa construction dans un héritage. Dans cette approche, proche du laboratoire, les groupes, qui travailleront en interaction, réaliseront des formes et assemblages plastiques, des recherches performatives et audiovisuelles. L’espace du workshop sera ici l’espace de visibilité d’un travail en mutation et de ce qui s’y opère dans la création collective. « Freakshow » déconstruit les statuts du visiteur et de l’artiste, dans ce qu’ils tiennent respectivement du voyeur incônophage et de la bête de foire.

Récit 2

Le château d’eau était plongé dans une lumière crépusculaire, presque irréelle, on pouvait entendre le sable crisser sous les bourrasques d’un vent fort et impétueux.

Plus de marais, d’humide et de vert… un désert à perte de vue qui avait fini par ronger toute la ville, ses âmes, et ses bâtiments.

Demeurait encore ce monument à l’eau depuis longtemps tarie, présence ironique qui abritait en son sein ceux qui avaient résisté à la morsure du sable, de l’érosion… qui avaient su la fin venir et l’avaient court-circuitée. Il faisait chaud entre les murs ; le sol jonché de câbles et de tuyaux de toutes sortes donnait la sensation de piétiner une forêt de lianes crépitantes.

Au cœur : une forme de vie biomécanique, dévouée au polymorphe ; parce que de forme de Dieu, il ne restait plus que ces corps interagis, liés à l’encablure vitale et à l’énergie atomique. D’aucuns auraient évoqué le monstre ; mais d’aucuns, il n’y en avait plus.

Ceux qui restaient, ne gardaient d’humain que les images résiduelles qui parcouraient les fils de leur être muté et hybride. Les images flottent dans l’air par éclairs lumineux, surchargent des corps dans l’orgasme, inondent la courbe des murs pour de précieuses secondes et s’évaporent comme un mirage.

Des sons qui se mêlent, qui se parasitent, qui s’accouplent…

Un brouhaha enveloppant qui attire tout autant qu’il répulse…

Un bruit qui devient cette voix mutante qui réclame sa reconnaissance.

Action «Body Noise» à Hall Noir

Le collectif de performeur·euse·s barcelonais Quimera Rosa est venu à Hall Noir pour préparer son action « Body Noise ». Cette performance propose une expérimentation corporelle autour de la construction d’un amplificateur de fréquences non audibles et de la génération de sons par le contact physique.
Iels construisent également un micro piézoélectrique (microphone de contact) pour enrichir la palette sonore.
Intéressé·e·s par la (dé)construction des mécanismes identitaires, iels aiment jouer à muter et hybrider les corps. Ensemble, iels créent des prothèses afin d’incorporer les amplis à leurs corps.

Quimera Rosa est un laboratoire transdisciplinaire fondé à Barcelone en 2008. S’inspirant des théories cyborg de Donna Haraway, iels explorent les croisements entre art, science, politique queer et écologie post-identitaire.

Crédits

Coordination : David Legrand (artiste collectif)
Équipe de programmation 2014 : Marie Gaudou (ENSA Bourges) / Ophélie Soulier (ENSA Bourges) / Violaine Higelin (ESAL Metz).
Production : Bandits-Mages

Présentation de Hall Noir

Une Utopie Pédagogique

Programmation étudiante du festival Bandits-Mages transformée en Hall Noir entre 2014 et 2022

Antre Peaux – Châteaux d’eau / Château d’art, Bourges

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Un prototype d’atelier-école dédié aux arts collectifs, co-fondé en 2014 lors des Nouvelles Rencontres Bandits-Mages par David Legrand, Isabelle Carlier, Marie Gaudou, Joséfa Ntjam, Ophélie Soulier, Violaine Higelin et Hadrien Deveaux. Développé jusqu’en 2022, cet outil de pensée et de mise en œuvre collective s’est ensuite métamorphosé en base Hall Noir, désormais active dans les multivers.
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🌿🌿🌿🌿🌿 Laboratoire de Performance environnementale.🌿🌿🌿🌿🌿 de l’entité-artiste : Aurore Morillon et Rémi Voche avec une  petite communauté éphémère et impulsive mêlant artistes, étudiant.e.s, patient.e.s du centre hospitalier George Sand et citoyen.n.e.s, terriens terriennes ……. pollinACTIONS / Wokshop Hall Noir/ Rencontres Bandits Mages 2019 ……..
🌱🌱Friche Antre-peaux à Bourges 🌱🌱🌱

Depuis ses débuts, Bandits-Mages est le lieu où est montré ce que produisent et créent les jeunes artistes et les étudiants d’écoles d’art, de cinéma et nouveaux medias. Il sʼest toujours agi de montrer ce que chaque nouvelle génération construit, fabrique, étudie, avec une énergie et une acuité au monde qui nous laisse entrevoir les nouvelles esthétiques et démarches artistiques, poétiques et politiques à venir. Il sʼagit encore de donner à voir des réalisations qui témoignent d’une recherche et d’un positionnement naissant révélant souvent des univers encore insoupçonnés. Pour cette raison, et mues par l’envie intarissable de découvertes, les Rencontres Bandits-Mages accueilleront en novembre 2014 une programmation élaborée avec les étudiants eux-mêmes, issus d’écoles d’art françaises et étrangères. Ils sont invités à expérimenter collectivement des modes de diffusion artistiques et des moyens de production alternatifs.

Ainsi, un groupe issu du plateau d’expérimentations et d’investigations Vidéa Performing Art, créé en 2013 à l’occasion des précédentes Rencontres, a choisi d’explorer un autre usage des objets et des moyens qui sont habituellement utilisés dans le champs autonome de l’art (exposition, conférence, édition, événement, débat) pour ouvrir le HALL NOIR : un espace prototype destiné aux étudiants en art, pour se consacrer à part entière à une expérience de diffusion artistique comme on se consacre à une création, dans un contexte de Renovatio ou de deuxième Renaissance des dimensions expérimentales, participatives et collaboratives de lʼart. Et ainsi proposer de rendre visible la richesse des idées artistiques non-marchande d’aujourd’hui, qui ont besoin d’un hors-champs, d’un hors-format, pour inventer leurs propres outils et développer leurs utopies culturelles.

HALL NOIR entend offrir aux jeunes artistes-étudiants un ensemble d’outils critiques, matériels, logistiques et financiers pour mettre en oeuvre et générer des programmes et des espaces visionnaires, à eux.

« Car vous savez, ce qui fut grandiose dans les années cinquante, c’est que, pour un bref moment – disons, peut-être, six semaines -, personne ne comprenait l’art. Voilà pourquoi tout est arrivé. Parce que pendant une courte période, on a laissé les gens tranquilles. Six semaines, c’est tout ce que cela prend pour que les choses démarrent. Mais aujourd’hui, il n’existe plus d’endroit dans ces villes où se cacher pendant six semaines. Voilà ce à quoi cela ressemblait, d’être un artiste à New York, Paris ou ailleurs. »

(Solange Morlon, ancienne étudiante du Black Mountain College, structure expérimentale dʼécole d’art et pôle de créativité dans la lignée éminente du Bauhaus allemand en activité de 1933 à 1957 dans les montagnes de Caroline du Nord aux Etats-Unis)

Fonctionnement : Le processus de développement du programme est pensé comme un espace de travail collectif fait de recherches et de rencontres, qui associe étudiants et artistes, au travers de plages de temps et d’ateliers où échanger, essayer, inventer, faire ; accompagnant les spécificités et les durées particulières de chaque proposition jusqu’à leur organisation en séance de présentation dans le cadre des Rencontres Bandits-Mages dans des lieux pouvant potentiellement accueillir le HALL NOIR :

Salle de cinéma, musée, galerie, théâtre, centre d’art, espace public, ou des lieux intermédiaires que certains appellent alternatifs, dʼautres habités, à Bourges. Un appel est lancé auprès des jeunes artistes et étudiants qui souhaitent intégrer l’équipe de programmation ou simplement proposer un projet, une performance, un film.

Danse Hall Noir avec Titi et Émilie Pouzet, pour le Symposium des Alternatives School de Milan. Galerie du Haïdouk, Bandits-Mages – 2016

Crédits

Direction générale : Isabelle Carlier
Programmation et coordination artistique : David Legrand
Direction technique : Mateo Simon (2015–2017)
Régie d’exposition et multimédia : Quentin Aurat (2016-2018) Julien Pauthier (2016–2017), Marc Sausset (2018–2019), Tatjana Komaroff, Jessie Morin, Antonin Verhulst (2020–2022)
Suivi de production : Olivia Earle (2014–2022)
Chargée de production : Sandra Emonet (2020-2022)
Production : Antre Peaux / Fabrique du Haïdouk

Documents

L’art de s’égarer ou l’image du bonheur

Cinéma performatif de Marie Losier et la galerie du cartable

Oeuvre commune. Triennale de Vendôme, 2015

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Affiche de cinéma de la performance filmique Madonna & Luther, réalisée par la Galerie du Cartable et Marie Losier. Mai 2015

Du cirque au cinéma forain

Œuvre commune de Marie Losier et de la galerie du cartable (Fabrice Cotinat, David Legrand et d’Henrique Martins-Duarte). L’art de s’égarer où l’image du bonheur est avant tout une collaboration entre ces artistes qui se connaissent et s’estiment depuis longtemps sans jamais avoir eu l’occasion de produire ensemble une situation. Car il s’agit bien ici d’une situation et non d’une installation. Pour la Triennale de Vendôme, ils ont imaginé, sous la forme d’un Happening filmé et sur un plateau de tournage à trucage, la réalisation publique d’une scène d’un film où se mélangent les formats et les personnages, figures, décors et actions issus de leurs mondes cinématographiques. 
Une sirène, Madonna, Luther, Lucas Cranach, un homme-machine de la Renaissance, des êtres métamorphoses : mi-humains, mi-animaux, un musicien magicien, une gymnaste filmeuse, un metteur en scène américain du cinéma des années 20, agiront, filmeront et seront filmés en live, avec des systèmes vidéos et une caméra 16 mm. 
La discothèque du cinéma fera exploser ces paillettes en musique, celluloïds, et numérique analogiques ! Cet acte inaugural terminé, ils ouvriront leur cinéma Appolo au public de la Triennale, par la projection d’une longue série de leurs films durant toute la durée de l’exposition, plus d’une cinquantaine de films à découvrir !

Documents

La isla bonita

île des dialogues fictifs

Plateau de tournage & Environnement-performance

Une co-création artistique de La Galerie du Cartable, Marc Sausset, Richard Porteau, Benjamin Sebbagh, Etienne Tortosa, avec les étudiants de la classe préparatoire de l’Ecole municipale des beaux-arts de Châteauroux. Septembre 2018

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Un environnement-performance immersif

La Isla Bonita prend la forme d’une île accueillant des dialogues fictifs entre des artistes et personnalités, vivants ou décédés, célèbres ou inconnus. Elvis Presley, Marie-Madeleine, Joseph Beuys, Andy Warhol, Pier Paolo Pasolini, Madonna, Albrecht Dürer ou encore  Martin Luther sont rassemblés dans cette installation multimédia et jouent en boucle des gestes de leur manifeste artistique ou intellectuel. Un cabinet audiovisuel évoquant les restes d’une installation vidéo brutaliste du XXe siècle projette une sélection de vidéos du collectif, retraçant ainsi vingt-cinq ans de production d’art vidéo à travers des films, saynètes, screen tests, prototypes, maquettes de film, performances filmées, etc.

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La Galerie du Cartable, 2018. Vue panoramique de l’environnement, juste avant la performance d’habitation de l’île.

Détails et ambiances filmiques de L’île des dialogues fictifs

Plateau de tournage et environnement-performance : La Isla Bonita. Apparitions d’artistes et de personnalités, vivants ou morts, célèbres ou inconnus — parmi eux, le peintre Alain Doret, les cinéastes Alain Cavalier et Joseph Morder, ainsi que les doubles d’Elvis Presley, Marie-Madeleine, Joseph Beuys, Andy Warhol, Pier Paolo Pasolini, Madonna, Albrecht Dürer et Martin Luther — rejouant en boucle les gestes de leur manifeste artistique ou intellectuel, à la manière de gifs animés vivants.

Documents

Le set complet La Isla Bonita : le carton d’invitation et les affiches : photomontage de Rainier Lericolais, 2018

Dialogue fictif nº6 : Oskar Kokoschka et Günter Brus

«Une leçon de peinture»

2012 / vidéo numérique / 13 min.

Novembre 2006, nous transformons l’espace de la galerie Octave Cowbell (Metz) en studio-théâtre pour jouer une action performance mettant en scène à l’intérieur de l’exposition d’une jeune peintre, Hermine Bosquet, une leçon de peinture d’Oscar Kokoschka à Günter Brus, dont le sujet, propose à travers un dialogue grossier :

«L’alliance anti-historique de l’expressionnisme et de l’actionnisme, pour un acte d’extrême culture qui rejoint d’extrême simplicité, afin que l’homme cultivé se retrouve à un autre niveau que l’homme culturel ».

Décembre 2011, nous proposons au groupe de musique expérimentale IF (Michael Barnabé et Vincent-Emmanuel Guitter) de réaliser en direct lors d’une projection publique de la première version montée du film la bande sonore du dialogue fictif.

Cette performance est filmée et intégrée dans le montage final. La leçon de peinture devient le sujet d’une leçon de musique, le dialogue traverse les époques, les genres, les lieux.

Documents

Présentation des Dialogues Fictifs

Une série cinéplastique

9 vidéos d’esthétique-fiction réalisées entre 2004 et 2022

Bande-annonce des Dialogues Fictifs de la galerie du cartable
2004–2022 / vidéo numérique (HD, Hi8, 16 mm) / 1 min

L’œuvre commune d’un être collectif

Depuis 2004, la galerie du cartable écrit et met en scène des dialogues fictifs qui empruntent à l’histoire littéraire une forme particulière, une variante du dialogue ordinaire : le dialogue des morts. Parce qu’elle met en présence des personnages de pays et d’époques éloignés, et parce que toutes les vanités humaines s’anéantissent au moment de la mort, cette forme ouvre un champ d’une grande variété et permet une invention permanente, où l’on peut exprimer sans affectation des idées souvent opposées à celles communément admises.

Nous avons découvert ce genre littéraire à travers Fénelon, à une période où nous cherchions une autre voie que l’exposition pour transmettre une pratique artistique vécue comme une expérimentation de la vie quotidienne, insoumise et incandescente. Nous voulions montrer que cette nécessité de vivre l’impossible n’est rien d’autre que la possibilité, pour de petits groupes, de mener une vie de création permanente.

La création implique bien plus que le seul travail artistique : elle est avant tout la possibilité d’inventer des lieux de liberté pour l’imagination. Dans cette perspective, les Dialogues des morts nous ont offert un cadre idéal pour construire des langages capables de parler de cette possibilité, de ce projet de vie. Un cadre que l’adaptation filmique nous permettait de rendre visible.

Nous avons donc établi une liste de sujets de dialogues permettant de réunir, à chaque fois, deux morts célèbres de l’histoire de l’art ou de la pensée, ayant vécu à des époques différentes ou non, interprétés par des artistes ou des penseurs vivants, sous la forme de conversations filmées. Comme nous ne souhaitions pas que cette parole soit improvisée, il nous est apparu indispensable de l’écrire, afin de fabriquer un parler spécifique. Un style d’énonciation, écrit au plus près du langage des protagonistes et des propos qu’ils ont tenus ou qui leur ont été attribués.

Cette parole, une fois composée, n’est utilisée ni comme accompagnement, ni comme commentaire, mais comme une matière esthétique. Il s’agit de porter le langage de l’art à l’écran.

À cela s’ajoute la volonté, dans les Dialogues Fictifs, de faire entendre des morts qui continuent de penser le présent, par l’intermédiaire des vivants. Les voix des vivants reprennent celles des morts, s’y glissent, mais ramènent toujours leurs paroles au cœur de notre époque.

La fiction vidéographique permet alors de construire un espace de communication inédit entre les anciens, les modernes et les vivants. Elle engendre des récits de création excentriques dans lesquels, par exemple, Luther écrit des chansons pour Madonna, Vinci et Poussin se disputent en faisant leur jogging, Elvis promène Marie-Madeleine en Piaggio, et Le Corbusier fait voyager Dürer sur un tapis volant.

Document

Dialogue fictif N°4 : Marie-Magdeleine et Elvis Presley

Sur le non-désir et les affections du corps humain

D’après « On n’y voit rien » de Daniel Arasse et « Manuel de réforme intérieur, Tractacus devotus de reformacione virium anime » de Gerard Zerbolt de Zutphen

Dialogue fictif N°4 — Sur le non-désir et les affections du corps humain
La galerie du cartable (collectif vidéo)
2004 / vidéo numérique mini DV / 19 min.

Avec :
Marie-Madeleine : Françoise Quardon
Elvis Presley : David Legrand
Le Moine orgiaque transformiste : Frédéric Lignon

Le groupe de rock : Les Mégaphones 
Scénario de la galerie du cartable
Dialogues de David Legrand

Concerto pour piscine et barbecue

Invitation en résidence « Castramétation » par le collectif La Mobylette, Captieux, 2012.

L’Argument

Le Concerto pour piscine et barbecue est une pièce de 45 minutes, jouée en direct une seule fois, le 21 août 2012, dans les arènes de Captieux, une petite ville du sud-ouest de la France (près de Bordeaux). Elle a été commandée pour l’événement Castrametation, organisé par le collectif La Mobylette.

Pour cette performance, La Galerie du Cartable a conçu une expérience publique quadriphonique mêlant des sons directs provenant d’un véritable barbecue et d’une piscine, combinés à des boucles d’enregistrements de terrain et des dispositifs électroniques. L’événement était à la fois une exploration sonore et la préparation d’un festin en direct. Intégrés à la mise en scène musicale, les tables et couverts étaient dressés au sein de l’arène, invitant le public, à la fin de la performance, à déguster le résultat culinaire fumé et grillé.

Fabrice Cotinat : jouait avec des couteaux, des légumes, des saucisses et le barbecue, dont les sons étaient captés par un microphone et filtrés via une pédale d’effets sonores.

David Legrand : utilisait des verres, sa voix via un vocodeur, ainsi que ses pieds dans l’eau, les sons étant captés par des microphones piezo.

Pierre Henrique Martins-Duarte : à la table de mixage, il jouait sur ordinateur (boucles d’enregistrements de terrain, échantillons, logiciel Metasynth) ainsi que sur un Korg Monotron.

Alliant musique improvisée, paysages sonores et expérimentation culinaire, cette performance transformait l’acte de cuisiner en un événement musical et collectif, où le son et le goût se répondaient, faisant de l’arène un lieu de rassemblement, entre festin antique et rituel sonore d’une communauté éphémère.

Extrait du Concerto

Pour cette compilation Hommage Pour Pierre Henry, AliceRabbit (alias H. Martins-Duarte) a réalisé un montage spécifique de 4 minutes 33, conservant la structure et l’esprit de la performance originale.

Expositions historiques et dérisoires du piéton

Petite rétrospective de films à porter

Promenade-diffusion de la galerie du cartable, conduite par le double de Stanley Brouwn.

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La galerie du cartable. Carton d’invitation numérique, dessin sur tablette graphique, 2001

Première exposition historique et dérisoire du piéton

Transmissions dans les rues de Bourges le 29 novembre 2001 et dans les rues de Gennevilliers le 8 décembre 2003

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La galerie du cartable. Parcours-diffusion dans les rues de Gennevilliers, dans le cadre de l’exposition La Commune d’images, École des beaux-arts / Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2003. © Photographie Laurent Lecat

Régénération d'œuvres historiques de Charlemagne Palestine, Roland Baladi et Boris Lehman sur un trajet de Stanley Brouwn

« Un This Way Brouwn est le portrait d’un petit morceau de terre, fixé par la mémoire de la cité : le piéton.»

Stanley Brouwn, 1960

Conduite du vidéoporteur, pilotage du cartable et programme des films à porter : 

Départ du This Way Brouwn : une marche à travers une ville, sur des trajets de films, un soir, pendant toute leur durée.

1. Désirer marcher est permis de conduire

Fac-similé d’une vidéo de Charlemagne Palestine.

2. Trouver Paris dans Bourges

Vidéoportation du film de Roland Baladi  : Écrire Paris avec les rues de cette ville.

Déclaration du double de Stanley Brouwn :

« Tous les magasins de chaussures de cette ville font partie de l’exposition.»

3. Hommes portants

Vidéoportation de la vidéo Homme Portant de Boris Lehman dans la cathédrale Saint-Étienne.

Deuxième exposition historique et dérisoire du piéton

Régénération de la Fernesehengalerie de Gerry Schum, avec un pas de Stanley Brouwn, une marche de Richard Long, un trajet de Denis Oppenheim et une vue de Walter de Maria, vers un film d’Armando Reverón

Transmissions dans les rues de Poitiers le 7 mai 2003 et dans les rues de Metz du 5 au 9 juillet 2005

Le local technique

Galerie Édouard Manet, Gennevilliers, 2003

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La galerie du cartable, 2003. Le Local Technique. Vue de l’exposition « La Commune d’images »

Lieu de dépôt et d’exposition, à l’architecture démontable et modulable, née de la rencontre d’un kiosque à journaux d’ Herbert Bayer et d’un poulailler

1° Construire un local technique qui soit immédiatement opérationnel dans n’importe quelle structure accueillante, qui nous permette d’entreposer, recharger, vérifier notre équipement, qui nous serve d’unité de montage et de production vidéographique démontable, qui corresponde et réponde aux exigences et aux caractéristiques de la galerie du cartable.

2° Un lieu singulier, une « espèce d’espaces» à la Perec, instable, transitoire et fonctionnel, relevant à la fois de la salle d’exposition et de l’atelier fréquenté par les techniciens avant et après leur service, pour prendre ou quitter leur fonction.

3° Une architecture simple, reprise horizontale d’un kiosque à journaux dessiné par Herbert Bayer en 1924, alliant l’esthétique du Bauhaus aux matériaux bruts d’une cabane de jardinier.

À la fois construction modeste, lieu de regroupement et objet d’expériences de la galerie du cartable, le local technique de création, est révélateur d’une pratique inédite de l’espace minimum à occuper pour créer, tout en permettant de faire fonctionner notre structure audiovisuelle, non plus de manière intempestive, mais en l’ancrant et l’intégrant dans le paysage urbain, dans la routine quotidienne, en inventant un nouveau petit métier de rue : le Facteur audiovisuel.

Installée à l’intérieur de la Galerie Edouard Manet, cette base de transmission a permis à Maximilien Fernandez, notre Facteur audiovisuel, de porter dans la ville de Gennevilliers tous les films réalisés par et pour la galerie du cartable. Quatre soirs par semaine, de 17h à 19h, le temps de l’exposition, à partir de trajet définis, il a arpenté la ville, un cartable sur son dos, créant ainsi une géographie filmique, notre commune d’images : un réseau de trajets et d’allures de vidéo-diffusion, non plus soumises seulement à l’espace géographique réel, mais également à celui propre des films diffusés et aux rythmes du corps portant.

Présentation de la galerie du cartable

Structure audiovisuelle portative pour piétons

Self-media art

C’est en 1990, au collège Marcel Duchamp de Châteauroux, école d’art expérimentale et de création collective, que Fabrice Cotinat, David Legrand et Henrique Martins-Duarte se rencontrent et commencent à travailler ensemble.

Mais c’est à partir de 1999 qu’ils décident de s’engager pleinement dans une œuvre commune en créant la galerie du cartable : structure audiovisuelle portative dans laquelle tour à tour réalisateur, metteur en scène, acteur et scénariste, ils investissent la création audiovisuelle par le biais du cartable vidéo – espace de projection et de création nomade – et pratiquent un cinéma d’invention dont l’originalité repose sur des dispositifs low-tech de prises de vue et des mises en scène contraintes par des architectures bricolées. Depuis, c’est sous cette signature qu’ils identifient leur travail et situent leurs productions entre la création de situations, d’interventions et la réalisation de films portatifs et performatifs.

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La Galerie du Cartable – L’Atelier du Figurant. Vues du plateau lors de l’exposition Pourquoi Travailler ? Avec Charlotte Le Cozannet et Hélène Boizeau pendant la performance « Henrique, fais des spaghett’, on va abolir l’emploi », Rurart, 2009

Art collaboratif Collectif vidéo

« Nous faisions déjà partie d’un groupe, d’une histoire, d’une famille d’artistes sans le savoir. Puis, en 1999, nous nous en sommes souvenus, et nous avons créé la galerie du cartable, un média libre affranchi des normes de diffusion habituelles, enfant des situationnistes, des existentialistes et des lettristes. Faire de l’art impliquait bien plus que faire des arts plastiques : pour nous, tout était création, notre existence aussi. Changer notre vie, c’était transformer les structures artistiques en lieux que nous aimerions.

Mais oui, comme nous aimons aujourd’hui notre vie artistique anarchique et sans règles, nous devons donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent des lieux que nous aimerions. Nous devrions donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent des lieux que nous aimerions. Nous devons donc changer les structures artistiques afin qu’elles deviennent le lieu, des lieux que nous aimerions, des lieux communs exclus du contrôle. »

Ma première installation

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Galerie du Collège Marcel Duchamp. Châteauroux, 1990

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Exposition collective des étudiants du cycle préparatoire expérimental de l’École municipale des Beaux-Arts de Châteauroux : Le Collège Marcel Duchamp, 1990.

La grotte immersive de Mademoiselle Imagination

"Dans la république des enfants"

Galerie ARGRAPHIE, Nantes, Avril 1999

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ÉCRITS MINEURS, LANGUE POUR MAINTENANT

L’art du récit dans l’espace

« Dans la république des enfants » n’est pas un nom de groupe, ni un collectif, ou encore un titre. Il est le nom donné à chaque immersion d’un ensemble de singularités dans « la république des enfants », qui conçoit et réalise des endroits de distractions de l’art pour les enfants.

En fait, il s’agit de faire des arts plastiques un territoire minimum de création annexe de l’œuvre d’art, qui soit aussi un territoire minimum de re-création annexe des espaces d’éducation et de loisirs prévus pour les enfants.

La GROTTE, immersive installation d’art, où Bernadette, petite religieuse tamponnée, peut-être mieux décrite comme une Pré-GROTTE installation, bougeant des murs peints + projeter des images.

Là, nous caractérisons notre superficie de recherche en affirmant les arts plastiques comme un lieu de redistribution permanente de ses multiples composants : peinture, sculpture, dessin, vidéo, installation, cinéma, etc.

Documents

Œuvres-chambres

En 1990, dans ma chambre, je réalise mes premières sculptures archéologiques en réglisse et en chamallow pour reconstituer des créatures préhistoriques. Je peins aussi mes premiers monstres, et c’est également là que j’installe mon enfant-cochon, ainsi que mes premiers instruments de transmission et d’engendrement en scotch.

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David Legrand, 1990, Reconstitution d’un mammouth et d’un grand reptile de mer

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David Legrand, 2025, Reconstitution d’un mammouth et d’un grand reptile de mer (version régénérée d’après le document original de 1990),

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David Legrand, 1990, Dessin du projet d’installation des Œuvres-Chambres (non réalisé)

Document

Autofilmage dans ma chambre d’étudiant – Première année aux Beaux-Arts de Nantes
1992 / vidéo HI8 / 13 minutes 13

Montage : Isabelle Carlier